Pour lutter contre les déserts médicaux et faciliter l’accès aux soins, la Région renforce l’offre de santé sur les territoires en accompagnant la création de maisons de santé pluridisciplinaires.
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Entre 2010 et 2020, la densité de médecins a diminué au niveau régional, comme au niveau national, passant de 110 à 98 médecins pour 100 000 habitants. Réponse des pouvoirs publics pour lutter contre la déprise médicale, les premières maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) ont fait leur apparition dès 2005 sur le territoire régional. Les Régions se sont emparées du dispositif pour permettre un meilleur accès aux soins pour les habitants, principalement des zones rurales.
En offrant un cadre d’exercice collectif de travail, les MSP ont démontré qu’elles étaient plus attractives pour les professionnels de santé. Elles sont également plus attirantes pour les jeunes professionnels, plus en plus accoutumés au travail en équipe, que ce soit pour les projets de santé ou les modèles d’organisation.
Une photographie des MSP en région
Une étude sur l’ensemble des maisons de santé a été conduite en 2021 par l’observatoire régional de santé en Nouvelle-Aquitaine et la Région. L’étude a été publiée en 2022. Près de la moitié des maisons de santé du territoire régional a répondu à l‘enquête. Au moment de l’étude, la Nouvelle-Aquitaine comptait 201 maisons de santé en fonctionnement et 36 en projet ou en attente d’ouverture prochaine.
Les MSP sont apparues très progressivement sur le territoire régional. La première ouverture a eu lieu en 2005 dans les Deux-Sèvres, mais il aura fallu attendre 2012 pour voir la première ouvrir en Gironde, 2013 pour le Lot-et-Garonne et enfin 2014 pour que la première maison de santé labellisée ouvre ses portes en Haute-Vienne à Eymoutiers. Les MSP sont une politique emblématique des contrats de territoire que passe la Région avec ses 53 territoires de contractualisation. La première mouture des contrats (2017-2021) a permis de réaliser un certain nombre de projets sur l’ensemble de la région. D’autres sont à nouveau inscrits pour les contrats 2022-2025.
En 2021, on comptait 4 MSP pour 100 000 habitants au niveau régional, avec des différences notables entre les départements. « Si ce taux était élevé sur la Corrèze (7,1 pour 100 000) ou sur la Charente (8,5), il n’était que de 2,4 dans les Pyrénées-Atlantiques et de 1,1 en Gironde » relève l’étude.
Premier bilan
Dans 7 départements sur 12, la baisse de la densité de médecins par habitant a été moins importante dans les territoires dotés d’au moins une maison de santé. Les écarts sont parfois très nets : en Charente, en Creuse ou en Haute-Vienne, la baisse a été beaucoup plus importante sur les bassins de vie non dotés de MSP. En 2020, au niveau régional, la densité en médecins généralistes libéraux s’élevait à 98 médecins pour 100 000 habitants. Cette densité était supérieure sur les territoires dotés d’au moins une maison de santé.
Les conclusions de l’étude sont plutôt optimistes sur les conséquences de la présence des MSP sur les territoires : « Tous les entretiens ont signalé une amélioration immédiate de l’offre de soins après l’ouverture des maisons de santé : augmentation du nombre de professionnels, nouvelles disciplines absentes jusqu’alors mais aussi le sentiment d’une meilleure coordination autour des patients, une amélioration des pratiques et de nouvelles offres pour la population. »
Des conclusions à tempérer comme le relève un élu interrogé lors de l’étude : « Sans MSP il n’y aura pas d’installations. S’il y a une MSP, les chances sont plus élevées, mais sans certitude ». Enfin, les MSP auraient également un impact démographique, voire économique. On enregistre à proximité des installations de légers rebonds de population, un effet sur les commerces, sur les pharmacies…