Le Pays de Gâtine a décidé de doter l’ensemble de son territoire de maisons de santé pluridisciplinaires pour renforcer l’offre médicale et prévenir les déserts médicaux. Cette année deux maisons ont été réalisées avec l’aide de la Région.
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Pas moins de 11 maisons de santé pluridisciplinaires vont couvrir le vaste territoire du Pays de Gâtine et ses 78 communes réparties au nord des Deux-Sèvres, autour de Parthenay. Pour cette seule année 2021, ce sont deux maisons de santé qui ont été ouvertes sur le territoire, plus exactement à La Peyratte et à Thénezay. Un atout considérable pour le Pays de Gâtine dont seule une commune dépasse les 10.000 habitants (Parthenay) et seulement quatre les 2.000 habitants. Ces maisons de santé constituent un facteur d’attractivité important pour ces communes et les 66.000 habitants de ce territoire qui voient ainsi leurs services médicaux être sauvegardés voire renforcés.
Médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers et kiné rassemblés
© Françoise_Roch
Tout commence dès 2009 alors que le Pays de Gâtine vient de réaliser un diagnostic de territoire. Avec le conseil de l’ordre des médecins, il est décidé d’évaluer la démographie médicale en réalisant des projections à moyen terme et long terme. Ronan Cesbron, directeur du pôle d'équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Gâtine explique la démarche : « Nous sommes partis de l’effectif des professionnels de santé présents sur le territoire. Nous avons commencé par les médecins généralistes en établissant des cartographies. On a clairement vu que les médecins disparaissaient petit à petit du Pays de Gâtine. On a fait le même exercice avec les 3 autres professions dites de premiers recours : chirurgiens-dentistes, les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes. » Sur la base de ce diagnostic, le comité syndical du Pays de Gâtine décide de travailler collectivement pour endiguer ces disparitions. Sans parler des prochains départ à la retraite, il est alors déjà compliqué de remplacer des médecins lors de leur absence. L’ensemble des acteurs locaux va se mobiliser pour faire face à l’urgence de la situation.
Eviter les déserts médicaux
Une stratégie est alors mise en place, ciblant prioritairement les secteurs qui pourraient devenir des déserts médicaux : le Ménigoutais, le nord du territoire et le sud où les professionnels sont alors plus isolés. Le Pays de Gâtine délègue ce travail à un chargé de mission qui part à la rencontre des professionnels de santé et leur soumet l’idée de se regrouper. Le regroupement donne de l’attractivité à leur profession et limite les aspects néfastes du travail isolé dans lequel le professionnel peut être débordé ou même faire un burnout. La Région finance 50% de ce poste de chargé de mission santé.
Couverture médicale optimale
La stratégie retenue de création de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) s’établit sur une dizaine d’année. Ronan Cesbron se remémore : « Nous avions seulement quelques rares cabinets de groupe où il y avait un travail collectif avec une organisation où certains médecins commençaient tôt le matin. D’autres finissaient tard et tous se mettaient d’accord pour la prise de leurs congés, voire même se remplaçaient entre eux. Sur le territoire, nous avions majoritairement des médecins qui étaient en activité seuls. Cela ne permettait pas une couverture de service médical optimale. Parfois des médecins prenaient leurs vacances en même temps sur des communes proches. » La démarche de travail collectif initiée par les MSP permet alors de rompre l’isolement des médecins et d’organiser leur vie privée. L’organisation professionnelle des maisons de santé pluridisciplinaire offre alors une nouvelle attractivité pour ces professions.
Et comme l’explique Ronan Cesbron, « le métier, les attentes et les approches ont changé. Ces maisons de santé sont clairement recherchées par les jeunes professionnels de santé. Ils ne veulent plus travailler isolés et cherchent une organisation collective. On leur offre ainsi les conditions recherchées et cela nous permet de maintenir les quatre professions dites de premiers recours pour les habitants.»