L’Ouvre-Boîtes, tiers-lieu heureux

A l’origine de ce projet, sept femmes dont Vera Broichhagen, actuelle présidente de la structure. « L’idée a vu le jour en 2017 avec l’objectif principal de dynamiser le territoire en créant un espace de rencontre mais aussi un lieu favorisant l’activité économique », souligne celle-ci. La première source d’inspiration à ce projet a été sa situation personnelle : « A cette époque, bien avant le Covid, ayant un emploi partagé entre Poitiers et Paris, je pratiquais déjà le télétravail avec des contraintes techniques et organisationnelles propres à cette situation. Elles étaient parfois limitantes, comme la mauvaise connexion internet et j’avais aussi un sentiment d’isolement. J’ai cherché un endroit où être hébergée mais seule Poitiers en proposait. Nous nous sommes alors dit qu’une telle offre, du fait des nouvelles formes de travail, avait largement sa raison d’être en milieu rural. »

Sa création a tout de suite été associée à celle d’un tiers lieu culturel « avec l’objectif de faire vivre et animer l’espace tout en associant des bénévoles ».

Fort du soutien de la communauté de communes du Civraisien-en-Poitou, du Département de la Vienne, de l'Europe, de l'Etat, de la commune, et d’une subvention sur trois ans de la Région Nouvelle-Aquitaine, « qui a été véritablement un élément déclencheur à cette création », le projet est entré dans sa phase de concrétisation courant 2017. « Durant l’aménagement des locaux, nous avons été hébergés provisoirement au sein de l’Abbaye de Valence-en-Poitou. Malheureusement l’arrivée du Covid n’a pas aidé au lancement du projet. » La fin des restrictions sanitaires mais aussi l’important travail de communication mené autour de la structure durant cette période ont permis d’attirer les premiers coworkers autour d’une offre diversifiée : trois grands espaces de coworking et huit bureaux individuels de 12 m2 à 17 m2 pouvant être loués suivant des contrats à l’heure, à la demi-journée, la journée au mois ou à l’année. « A titre d’exemple, il faut compter 10 € par jour pour la formule coworking et 280 € par mois pour la formule bureau individuel, souligne Aurore Treglia salariée de la structure en contrat d’apprentissage. Les formules donnent accès à des services tels qu’une connexion wifi, à des espaces partagés (une cuisine, une salle de réunion, un lieu de détente…) ou encore à du café ou du thé à volonté, sourit celle-ci. A cela s’ajoutent des ateliers (gratuits ou payants) organisés la plupart du temps par les adhérents avec pour finalité, pour certains, de tester leur activité. A l’heure actuelle, 90 % des bureaux individuels sont occupés, il en reste encore un disponible et les espaces de coworking le sont à 45 %. » Les occupants, qui viennent d’un rayon de 30 km autour de Valence-en-Poitou, affichent des statuts et des professions très diverses : ostéopathe, comptable, agent immobilier, webdesigner, esthéticienne, service à la personne… 

Une diversité qui fait tout l’intérêt du lieu, comme en témoigne Fabien Rey, un des utilisateurs, à la tête d’une entreprise éco-collaborative depuis 8 ans. « Travaillant chez moi, j’avais besoin d’évoluer dans un lieu où je puisse rencontrer des personnes pour échanger des idées, des adresses, ou tout simplement partager des moments conviviaux. J’ai aussi été séduit par les services offerts, notamment la connexion internet haut-débit, et la qualité de l’aménagement des lieux, on s’y sent particulièrement bien. »

L’originalité du lieu réside également dans l’offre culturelle proposée chaque mois. « Elle s’adresse aux utilisateurs mais aussi à tous nos adhérents (adhésion de 5 €), poursuit Aurore Treglia. Les vendredis soirs, nous organisons, dans le grand hall d’accueil deux à trois spectacles par mois. A cela s’ajoutent des expositions d’artistes et artisans locaux. »

La récente inauguration d’un bar associatif au sein des locaux promet d’ajouter encore à la convivialité du tiers-lieu.