A Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), L’Escalier est un lieu où le numérique est le point d’entrée qui permet de redonner confiance, valoriser le patrimoine local et ouvrir des portes vers l’emploi.
Créé en 2018 en plein cœur du bourg, L’Escalier est devenu un repère pour tous ceux qui cherchent à apprendre, à entreprendre ou simplement à rencontrer du monde.
Dès son ouverture, l’équipe de L’Escalier a compris que le numérique pouvait être bien plus qu’un outil : un moyen de redonner confiance et d’ouvrir des perspectives à ceux qui s’en sentaient exclus. Dans un territoire où les formations restent limitées, la structure a initié dès 2019 deux sessions de Titre professionnel Développeur web, en en collaboration avec la Grande école du numérique et l’école Simplon.
Dans la foulée, L’Escalier a développé des actions de médiation numérique pour renforcer l’inclusion sur le territoire de Noblat et Portes de Vassivière. Deux conseillers numériques formés sur place ont rejoint les 29 professionnels déjà actifs en Haute-Vienne, permettant d’organiser des ateliers d’initiation pour des publics variés — personnes âgées, enfants, adolescents ou personnes en situation de handicap — qui se sont développés progressivement en 2021 et 2022.
© L'Escalier
Le Campus rural de Noblat, un projet structurant
Fort de cette expérience, L’Escalier s’engage alors dans un projet d’envergure baptisé Campus rural de Noblat, lauréat de l’appel à projets régional Tiers-lieux et formation. Ce programme, mené en consortium avec le Greta du Limousin, vise à faire du numérique un véritable tremplin vers l’emploi et à proposer sur un territoire rural une véritable offre de formation adaptée aux besoins. L’idée est simple : proposer des formations où le numérique devient un levier d’insertion, d’autonomie et de reconversion. Dans les salles de L’Escalier, équipées de casques de réalité virtuelle et outils collaboratifs, on apprend à maîtriser les outils numériques, à découvrir des métiers, à reprendre confiance.
Destiné en priorité aux demandeurs d’emploi, aux jeunes et aux femmes, moins représentées dans ce secteur, ce campus bouscule les codes de la formation classique. Ici, on apprend en pratiquant, on échange, on se projette : une façon très concrète de redonner aux participants les moyens d’agir sur leur avenir, sans être obligé d’aller dans un centre urbain.
Le résultat a dépassé les attentes : « Sur notre premier parcours, 60 % des participants ont retrouvé une dynamique d’emploi ou de formation », souligne Claire Lauby, responsable de l’activité formation. Le deuxième programme, Les métiers du numérique, et pourquoi pas vous ?, a permis à des stagiaires en reconversion d’explorer sept métiers en sept semaines. « L’idée, c’était de leur faire toucher du doigt la réalité des métiers, et surtout de leur prouver qu’ils en étaient capables », raconte-t-elle. Cette approche innovante, fondée sur l’expérimentation, a ouvert de nouvelles perspectives.
La formation sur mesure, l’ADN de L’Escalier
Cette façon d’appréhender la formation s’inscrit dans une vision plus large de L’Escalier : celle d’un tiers-lieu capable de s’adapter aux besoins de l’individu. Aujourd’hui organisme de formation certifié Qualiopi, la structure propose une cinquantaine de sessions par an, du webinaire de deux heures à la formation de trois jours. Conçues sur mesure, ces formations répondent aux besoins concrets des entreprises, associations et collectivités. « Notre force, c’est l’agilité et la proximité. Chaque projet est co-construit avec le client, en fonction de ses usages et de ses attentes », explique Claire Lauby. Cette approche « cousue main » a séduit de nombreux partenaires, du groupe Picoty au Comité régional olympique et sportif de Nouvelle-Aquitaine. L’Escalier accompagne aussi les salariés et demandeurs d’emploi dans leurs transitions professionnelles grâce à des bilans de compétences réalisés sur place.
Un tiers-lieu vivant et ouvert sur son territoire
Au-delà de la formation, L’Escalier reste avant tout un lieu de vie, ouvert et inclusif. Chaque semaine, ateliers de couture, cafés répar’action, club de tarot, soirées concerts, spectacles et karaokés animent les espaces. On y vient pour travailler, apprendre, ou simplement se retrouver. « Ici, on recrée du lien. Les gens viennent boire un café, lire, échanger. C’est tout ce qui fait la richesse du lieu », confie Claire Gendronneau, directrice du tiers-lieu.
Avec son futur Campus rural de Noblat et sa capacité à fédérer autour de projets collectifs, L’Escalier illustre la vitalité des tiers-lieux en milieu rural : des espaces où l’on apprend, où l’on entreprend.
La Région Nouvelle-Aquitaine soutient le projet Campus rural de Noblat, porté par L’Escalier et ses partenaires, en accordant une subvention de 42 000 € (soit 68,85 % du budget total de 61 000 €). Cette aide s’inscrit dans l’appel à projets Tiers-lieux et Formation, qui vise à faciliter l’accès à la formation professionnelle dans les territoires ruraux et à renforcer les coopérations entre acteurs de l’emploi, de la formation et de l’inclusion numérique.
