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Vue de Périgueux - Mon Nuage-CRTNA
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Présentation du Pays de l'Isle en Périgord

Le Pays de l’Isle en Périgord, regroupe 93 communes et compte 149 156 habitants, soit plus du tiers de la population du département de la Dordogne. Il est composé des communautés de communes Isle et Crempse en Périgord, Isle Vern Salembre, Isle Double Landais, et de la communauté d’agglomération Le Grand Périgueux, qui concentre 70 % de la population du Pays.
Le Pays de l’Isle en Périgord est un territoire Vallée, qui en fait un lieu d’implantation humaine depuis la préhistoire. Aujourd’hui il se caractérise par ses infrastructures de transport qui le situent à la croisée d’un côté, de la dynamique atlantique/métropole bordelaise et d’un autre côté, du Massif central- Limoges-Brive.

Publié le mercredi 18 mars 2020
  • #Politique contractuelle

Un territoire de projet

Le territoire est bien positionné, entre d’un côté la dynamique atlantique/la métropole bordelaise, et de l’autre le Massif Central/Limoges-Brive. Il se situe au centre d’un cercle de grandes villes (Bordeaux, Limoges) et de villes moyennes (Bergerac, Brive, Angoulême) situées entre 55 minutes et 1h45 du territoire. Corolaire, certes le territoire peut être vu avec une position centrale privilégiée, mais également comme une position « à reli er », et dans ce contexte, l’articulation de l’offre ferrée du territoire avec la ligne à grande vitesse est un enjeu important pour le lien avec la dynamique atlantique. Enfin, le territoire dispose d’un potentiel d’intermodalité conséquent (autoroute, voie ferrée, contrat d’axe, véloroute, TIC...) avec des investissements locaux en cours de déploiement.

Le Pays de l’Isle en Périgord est un territoire « vallée » qui en fait un lieu d’implantation humaine depuis la préhistoire. Aujourd’hui, il se caractérise par des infrastructures de transport et un maillage territorial régulier en pôles de centralité

L’économie locale présente un profil qui repose sur trois ressorts, publique-retraité-productif

Le territoire n’échappe pas aux tendances négatives nationales sur l’emploi, avec une croissance du nombre de chômeurs et du taux de chômage qui atteint 10,4% en 2012. Les secteurs les plus touchés par les pertes d’emploi sont principalement l’industrie et l’agriculture. Cependant la part des emplois de production est importante sur l’ensemble du Pays : pôle astérien/ neuvicois, le mussidannais, le montponnais, le vernois (agriculture) et le Grand Périgueux.

Le Pays dépend fortement des revenus issus d’une redistribution élargie : pensions de retraites, prestations sanitaires et sociales et traitements des agents de la fonction publique. Périgueux, le « Chef-lieu » de département, influence bien-sûr cette structuration des revenus du territoire par son rôle et par son attractivité en termes de cadre de vie et d’emploi. 77% des emplois se trouvent sur le périmètre de l’agglomération. Il présente une part d’emplois importante dans le champ des services marchands et non marchands. La place de l’emploi public y est majeure. Le Grand Périgueux est un pôle socioéconomique pour le territoire et au-delà.

Les autres Communauté de Communes bénéficient de la présence du pôle de Périgueux (ou du libournais pour la CCIDL) des actifs y trouvent un emploi et un revenu qui est en partie consommé sur leur territoire de résidence. En revanche, la spécificité du Pays repose sur la localisation des emplois industriels importante : ils représentent près de 18 % des emplois totaux sur les communautés de communes « rurales », contre 7% sur l’agglomération, 11% à l’échelle du département et de la Région, et 13% à l’échelle nationale (source INSEE 2013). A l’échelle du Pays, ces communautés de communes abritent 42% des emplois industriels totaux du Pays, pour 33% de la population.

Toutefois, ces emplois industriels sont en baisse constante depuis 20 ans. De fait, l’économie traditionnellement productive se transforme en schéma de plus en plus résidentiel basé sur les possibilités d’emplois de l’agglomération et dans une moindre mesure de Bergerac et de Libourne.Le Pays se distingue clairement sur l’industrie, avec un tissu de PME relativement riche, des « pépites » voire des potentialités pour structurer des filières (cosmétique, électronique, agroalimentaire...).

L’analyse comparative du plus haut niveau de diplômes de la population non scolarisé de 15 ans et plus sur le territoire montre une surreprésentation de la population ayant un niveau de « formation d'une durée maximale d'un an après le collège » et une sous-représentation de la population ayant niveau bac+2 et plus. Ce constat fait écho aux entrepreneurs qui ont exprimés leurs difficultés dans le recrutement de profils diplômés de l’enseignement supérieur ou nécessitant une compétence spécifique.

Le secteur agricole représente une part relativement faible d’emplois sur le territoire mais le Pays Vernois et Terroir de la Truffe se distingue par une concentration d’actifs agricoles avec un taux de 12% des emplois totaux. Le patrimoine issu du terroir périgourdin est un marqueur stratégique qu’il convient de soutenir. Ce marqueur se traduit par la présence d’industriels de la transformation (Fromarsac-Tartare, Picandine...), de produits spécifiques au territoire (fraise, truffe,..) et d’outils (Institut du goût, la futur manufacture gourmande).

Le commerce et les services locaux de proximité regroupent une part conséquente de l’emploi sur le territoire. Si les effectifs sont stables dans le Grand Périgueux, le reste du Pays diminue de 10% sur la période 1990-2012. Parallèlement, le grand commerce augmente le nombre d’emplois sur l’agglomération.

Le tourisme est une activité qui, à la vue de ces potentiels, pèse aujourd’hui assez peu dans l’économie locale représentant 10% des revenus du territoire. Avec en son cœur, Périgueux, Capitale du Périgord, ville d’Art et d’Histoire, le Pays de l’Isle en Périgord, ses espaces, son patrimoine et sa rivière, comporte de sérieux atouts pour s’investir dans le potentiel touristique dans le cadre d’une destination « Périgord » porteuse.

Que ce soit sur le tissu industriel, l’agriculture, ou le tourisme, ces secteurs présentent donc des potentiels économiques importants mais insuffisamment valorisés et/ou accompagnés.

Une attractivité aux dynamiques « contrastées »

Le Pays dispose d’une réelle attractivité (+0,7% d’habitants de 1999 à 20141) avec une croissance démographique centrée majoritairement sur l’aire d’influence de Périgueux, Chef-lieu de département (67% de la croissance démographique). Cette croissance démographique s’explique en partie par une forte croissance du nombre de retraités nouveaux arrivants. Les nouveaux arrivants proviennent majoritairement du reste du département et de l’extérieur de la Région.

Il existe un déséquilibre territorial et générationnel entre une agglomération qui par son pôle universitaire, son bassin d’emploi et d’autres atouts, reste attractive auprès des jeunes, même si une partie d’entre eux quitte le territoire pour poursuivre des études supérieures, et des communes, petits pôles ruraux, qui constatent un départ de leur jeunesse. De plus, le Pays dans son ensemble éprouve des difficultés à capter les jeunes actifs.

Si l’armature territoriale autour de l’agglomération et des bourgs-centres, assure une bonne couverture d’équipements et de services aux publics, des dynamiques à l’œuvre peuvent contrecarrer le potentiel économique du territoire.

Certains bourgs et centres connaissent une dévitalisation démographique (vacance habitat) et/ou commerciale, qui s’accompagnent parfois d’une dégradation de l’esthétique urbaine. L’offre socio-culturelle y est présente, mais ne suffit pas à attirer des populations, créer des lieux de vie et de rencontre, ce, particulièrement à destination de la jeunesse ou des jeunes actifs. L’offre de soins est un point de vigilance important, notamment par le vieillissement des praticiens et leur non remplacement (-36% de médecins généralistes entre 2014 et 2018), ce qui conduit à des entraves à l’accès aux soins, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Parallèlement, le maillage en téléphonie et numérique du territoire, particulièrement l’accès au très haut débit, reste encore en moyenne très partiel et limité. Ces dynamiques se traduisant par de fortes difficultés d’attractivité particulièrement en milieu rural.

La situation de vulnérabilité du territoire

La nouvelle politique contractuelle de la Région apporte un soutien différencié en fonction du degré de vulnérabilité du territoire. Quatre domaines de vulnérabilité ont été définis au regard des compétences principales et ambitions régionales pour caractériser la situation relative des territoires :

  • le revenu des ménages,
  • l’emploi et le marché du travail,
  • le niveau de formation de la population,
  • la démographie et l’accessibilité aux services de la vie courante.

Trois niveaux de vulnérabilité ont été retenus : moins vulnérable, intermédiaire, plus vulnérable. Un indicateur synthétique calculé en fonction du nombre de domaines pour lesquels l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) présente une vulnérabilité a classé les intercommunalités du périmètre de contractualisation de la façon suivante :

  • Communauté d’Agglomération du Grand Périgueux : moins vulnérable,
  • Communauté de Communes Isle Vern Salembre : moins vulnérable,
  • Communauté de Communes Isle et Crempse en Périgord : situation intermédiaire,
  • Communauté de Communes Isle Double Landais : plus vulnérable.