Coulounieix-Chamiers (Dordogne) a profité d’une rénovation urbaine pour créer Cap’ artisans, un pôle artisanal, source de vie économique et d’inclusion dans un de ses quartiers prioritaires.
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En bordure de Périgueux, Coulounieix-Chamiers offre le visage d’une commune partagée entre cités populaires, zones pavillonnaires et zones d’activité. Dominé par de longues barres d’immeubles érigées dans les années 1950, le quartier de Chamiers bénéficie d’un vaste chantier de renouvellement urbain baptisé « Chamiers Coeur de Ville 2025 ». La convention a été signée en mai 2019 dans le cadre du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) piloté par l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU). Le maire, Thierry Cipierre, y voit « une véritable métamorphose, porteuse de redynamisation sociale et économique ».
L’investissement se montre à la hauteur des ambitions. Le projet de 52 millions d’euros comprend 3 grands axes. Le plus important se rapporte à l’habitat avec plus de 850 logements concernés par des opérations de démolition, reconstruction et réhabilitation d’envergure. Un volet équipements et espaces publics englobe l’édification d’un pôle des solidarités, d’un gymnase municipal, l’aménagement d’un parc végétalisé et la réfection de la voirie.
© Nicolas Michel
Cause commune pour booster l’économie
Le troisième volet concerne l’économie et l’emploi. Il s’articule autour de la création d’un pôle artisanal par l’ANCT (Agence nationale de la cohésion des territoires). Son nom : Cap’artisans. Le terrain choisi était une ancienne friche de 3 500 m², propriété de la commune. Divers acteurs ont participé au montage financier : la commune à hauteur de 4,5 %, la communauté d’agglomération du Grand Périgueux (10 %), le Département de la Dordogne (8,50 %), la Région Nouvelle-Aquitaine (14 %), l’Union européenne avec le FEDER (Fonds européen de développement régional) pour 24,50 %. Les 38,50 % restants ont été apportés par l’ANCT. Le coût global s’élève à 3 256 867 €.
Pour Eric Delmas, directeur général adjoint de l’attractivité, cohésion et développement territorial au sein de la communauté d’agglomération, « ce projet partenarial est parvenu à faire converger les visions des élus, collectivités, interlocuteurs institutionnels, et des habitants aussi, qui ont été partie prenante, pour aboutir à une belle réussite ».
© Service communication mairie de Coulounieix-Chamiers
Lever les freins à l’installation
Lancé en 2022, Cap’artisans regroupe 12 boxes aménageables de 78m² à 115m² adaptés à tous types d’activités. Des entreprises de plâtrerie/isolation, ébénisterie/menuiserie, débouchage/entretien de canalisations, transport de marchandises ont déjà posé leurs affaires. Dans son local, Clodomir Couton entrepose et prépare son matériel. Sa société, OK-Time, est spécialisée dans le chronométrage sportif. « Je trouve les lieux très fonctionnels. Rien à voir avec mon garage où j’étais installé avant ! » sourit-il. Arrivé en août 2023, il entrevoit des perspectives de développement rendues possibles notamment par l’application d’un loyer compétitif à 50 € le m², soit moitié moins cher que les tarifs dans le privé sur le secteur de Périgueux. Eric Delmas ajoute : « Il existe une problématique immobilière et foncière récurrente. Les jeunes entreprises qui souhaitaient s’implanter dans le quartier ne trouvaient pas de locaux disponibles à des prix attractifs. Cap’artisans leur apporte une solution d’hébergement le temps qu’elles prennent leur essor. Nous aimerions renforcer sur le territoire ce principe d’incubation avec de futurs hôtels d’entreprises, des boutiques à l’essai ».
© Service communication mairie de Coulounieix-Chamiers
Connexion forte au quartier
Au-delà d’héberger les entreprises, Cap’artisans insuffle une dynamique au sein de Chamiers. Des membres du conseil citoyen du quartier font partie du comité de sélection mixte chargé de la sélection des artisans. En signant une charte, chaque locataire de Cap’artisans s’engage à mener des actions en faveur de l’employabilité locale : accueillir des stagiaires ou des apprentis issus du quartier, participer aux événements mis en place par les acteurs de l’emploi…
2 boxes disposent d’un statut particulier. Pilotés par l’association de la maison de l’emploi du Grand Périgueux, ils sont réservés à des demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires. « Nous faisons en sorte qu’ils démarrent leur activité dans des conditions facilitées » souligne François Febvre, directeur de la Maison de l’Emploi. « Ils bénéficient d’une minoration du loyer de 30% la première année, 20%, la deuxième année, 10% la troisième année ».
Ainsi, le pôle artisanal tient toute sa place dans la vie du quartier de Chamiers.
