Quel est l’impact économique de la crise sur notre région ? C’est l’étude à laquelle s’est livrée la Datar du conseil régional (Délégation à l'aménagement et à l'attractivité du territoire). Emploi, activité, secteurs, zones d’emplois… L’étude livre plusieurs éléments d’analyse.
- #Économie territoriale
- #Emploi
- #Collectivité territoriale
- #Entreprise
Les services de la Région se sont penchés sur tous les indicateurs disponibles pour analyser l’impact de la crise que nous traversons sur les secteurs d’activités et sur les territoires. La comparaison avec la précédente crise de 2008, les autres régions et le niveau national éclaire l’ensemble des résultats.
Ce sont les données de l’URSSAF, « les plus récentes et les plus précises dont on dispose », sur lesquelles se sont principalement appuyés les analystes. Disponibles depuis 1998, elles ont permis d’établir une comparaison avec les crises passées, notamment, celle de 2008.
Un choc violent
Il ressort que le « choc [est] trois fois plus violent qu’en 2008-2009 » avec la crise des Subprimes qui avait durablement affecté l’économie mondiale. L’analyse du niveau national montre que, pour la période 2008-2009, l’emploi privé a baissé en moyenne de -0,54% par trimestre pendant 6 trimestres consécutifs. « Le choc actuel est sensiblement plus rude » note l’étude puisqu’on enregistre une baisse moyenne trimestrielle de 1,71% de l’activité en deux trimestres seulement.
Notre région est toutefois une des régions les moins touchées par cette crise avec la Bretagne (-1,50%) et les Hauts de France (-1,54%). En comparaison, la Corse enregistre un taux de croissance de -5,06% et la Provence-Alpes-Côte d’Azur de -2,11%. « Le choc actuel est plus violent que celui de 2008-2009 pour toutes les régions sans exception » montre encore l’étude. La baisse légèrement moins forte en Nouvelle-Aquitaine s’explique pour partie (pour 13%) par un positionnement sectoriel plus favorable, mais surtout (pour 87%) par des effets dits « locaux » ou « résiduels » positifs.
Destructions d’emplois
© Datar_Nouvelle-Aquitaine
En Nouvelle-Aquitaine, le nombre d’emplois détruits se monte à 44 673, soit une baisse de 3,09%. Mais au sein même de la région, apparaissent des disparités importantes entre les zones d’emploi. « Les taux varient de -4,96% pour Sarlat-la-Canéda à -0,73% pour Marmande, soit un rapport de près de sept pour un ».
Au niveau national, la destruction d’emplois s’élève à 644 860 (-3,39%). Plus de la moitié d’entre eux sont le fait de trois secteurs seulement : l’intérim (32,6%), la restauration (14,1%) et l’hébergement (7%). Mais des secteurs moins employeurs ont connu de plus fortes baisses d’activité. C’est le cas du secteur « activités créatives, artistiques et de spectacle » avec -10,7% des effectifs (14 920 emplois détruits), « bibliothèques archives, musées et autres activités culturelles » (-6,9%, 2 045 emplois détruits), ou encore « activités des agences de voyage, voyagistes, services de réservation et activités connexes » (-5,6%, 5 108 emplois détruits) et « production de films cinématographiques, de vidéos et de programmes de télévision » (-5,5%, 6 092 emplois détruits).
Prolongements
Ce travail d’analyse doit se prolonger au fur-et-à-mesure de la mise à disposition des nouvelles données. Après l'analyse du 3e trimestre 2020 que vous retrouverez ci-dessous, nous publieront l’étude pour l'ensemble de l’année 2020 ou encore une analyse affinée à l’échelle territoriale. Un focus sur les territoires les plus touchés par la crise est également prévu.
L'impact économique de la crise #2
Dans le prolongement du premier document portant sur la période allant de décembre 2019 à fin juin 2020, voici l’analyse de l’impact de la crise sur les territoires de Nouvelle-Aquitaine actualisée à partir des données du troisième trimestre de 2020.