Projet unique en France, Ferrocampus est le pôle d’excellence européen dédié au ferroviaire. Ce centre d’expertise est à la fois un pôle de formation, d’innovation et de transfert de technologie, basé à Saintes, en Charente-Maritime. Les premières formations sont organisées depuis la rentrée 2022.
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Un centre d'expertise ferroviaire
Porté par la Région Nouvelle-Aquitaine, Ferrocampus est un centre d’excellence au service des lignes de desserte fine du territoire. Il rassemble une cinquantaine d’acteurs clés de la filière ferroviaire, engagés auprès de la Région, afin d’assurer la conduite de ce projet à échéance 2026. Tous participent à l’élaboration de formations, d’innovations et d’expérimentations pour préparer l'avenir du ferroviaire.
Ferrocampus, l'excellence ferroviaire à Saintes
Ferrocampus réunit :
- Un espace d’innovation et d’expérimentation ;
- Un centre d’essais et de transfert technologique ;
- Un campus de formation ;
- Un espace de promotion de la filière ferroviaire.
Un des grands projets régionaux
Inscrit dans le cadre du CPER 2021-2027, Ferrocampus fait partie des grands projets structurants du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Reconnu d’intérêt national par l’Etat au travers de sa stratégie d’accélération « France 2030 », il constitue un véritable levier pour tous les acteurs industriels souhaitant développer la filière ferroviaire.
L’ambition du Ferrocampus est de fluidifier les échanges entre industriels, entreprises, acteurs de la formation, acteurs publics, aux niveaux régional, national, et même européen. Il s’inscrit ainsi dans le champ des actions régionales d'aménagement du territoire de soutien aux filières économiques, à l’emploi, à la formation, à l’orientation, et également, dans le cadre de la compétence de la Région en tant qu’autorité organisatrice des mobilités.
Aujourd’hui, ce projet entre dans sa phase opérationnelle avec l’installation de l’association Ferrocampus, dès le deuxième trimestre 2023, dans le bâtiment 27 du site. D’autres activités seront accueillies, notamment des activités liées à l’innovation digitale. En marge, les premiers espaces disponibles seront consacrés à l’attractivité des métiers du ferroviaire et à l’enseignement.
L’association Ferrocampus, cellule de pilotage du projet créée en novembre 2020, réunit désormais quarante-huit adhérents. Le conseil d’administration compte, autour des membres fondateurs, de nouveaux administrateurs représentants d’entreprises nationales et régionales, des collectivités, universités, organisations syndicales... Par une décision prise en commission permanente du 4 avril 2022, l’association est devenue un partenaire central de la Région qui lui a confié une mission de service public pour l’accompagner dans la mise en œuvre opérationnelle du projet et la gestion du site (mandat de service d'intérêt économique général - SIEG).
Le site de Saintes
L’une des spécificités du projet Ferrocampus réside dans le fait que les espaces du site de Saintes, classés dans le domaine public régional, seront la propriété exclusive de la Région Nouvelle-Aquitaine. Le protocole d’acquisition des espaces (appartenant à SNCF) a été voté lors de la séance plénière du 17 décembre 2020. Jusqu'en 2025, le site est acheté par îlots successifs par la Région. Pendant cette période, les travaux réalisés phase par phase permettent l’accueil des premières activités sur le site.
- Une première section du site de 15 000 m² sera dédiée aux activités de formation, de recherche, d’attractivité et aux activités industrielles. Cette partie sera totalement réhabilitée à l’horizon 2026.
- La seconde, d’une surface de 3 000 m², se composera d’un atelier raccordé aux voies. Elle sera dédiée aux activités d’innovation, de recherche sur le matériel roulant, ainsi qu’à des activités sur des équipements de chantier.
Les projets de formation et d'innovation
La Région Nouvelle-Aquitaine est lauréate de deux projets d’innovation de l’appel à manifestation d’intérêt « digitalisation et décarbonation des transports » porté par le ministère des transports issus du programme d’investissements d’avenir numéro 4.
L’association Ferrocampus est la clé opérationnelle de ces deux projets :
Le premier consortium lauréat, dénommé train léger innovant (TLI) est piloté par SNCF Innovation et associe Ferrocampus, Thales, Alstom, Caf, Faiveley, Railenium, Capgemini, Cerema, Texelis et Ektacom. Ce programme représente un budget de 90 millions d’euros et vise à proposer de nouvelles solutions intégrées (matériels roulants décarbonés de nouvelle génération et infrastructures de desserte) pour proposer, d’ici 2030, aux autorités organisatrices des mobilités des solutions à même de faciliter les dessertes fines de leurs territoires en réduisant les coûts de 30 %.
Le deuxième consortium lauréat, dénommé nouvelle signalisation ferroviaire frugale (NS2F) est piloté par Thales Innovation (Groupe HITACHI) et associe Ferrocampus, Geosat, Setec et Clearcy. Ce programme représente un budget de 28 millions d’euros et porte spécifiquement sur les enjeux de réhabilitation des infrastructures de desserte fine des territoires (nouvelles signalétiques, automatisation, sécurisation des passages à niveaux…). Il complète en ce sens le projet Starc.
Les premières formations, labélisées Ferrocampus, sont organisées dans le cadre du campus des métiers et des qualifications, dont le label a été attribué par le ministère de l’Education nationale en 2021. L’association Ferrocampus anime le campus des métiers et des qualifications avec l’ensemble des partenaires et le lycée Bernard Palissy. Afin de rendre visible et lisible les parcours et formations en Nouvelle-Aquitaine, une carte de 22 formations a été construite. Ses formations sont délivrées dans douze établissements partenaires. Ces formations peuvent être retrouvées sur metiersduferroviaire.fr
Afin de permettre aux étudiants de réaliser leurs cas pratiques, le site de Saintes accueillera des plateaux techniques ferroviaires uniques en France, ils viendront enrichir les formations du réseau des partenaires mobilisés. Parmi eux, le lycée Bernard Palissy, le lycée professionnel Réaumur, le lycée professionnel Louis Delage, le lycée professionnel Blaise Pascal, le lycée Paul Guérin, le lycée Emilie Combes de Pons, le lycée de l’Atlantique, La Rochelle Université, EIGSI, ESTACA…).
De nouvelles actions « écoles-entreprises » sont également en cours de réalisation avec Galland, Texelis, SNCF Réseau, ALSTOM, AKKODIS... Elles comprennent la mise en place d’une formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) AKKODIS/ALSTOM au lycée Bernard Palissy (17-Saintes), d’une mineure métiers de la licence 1 à la licence 3 avec SNCF Voyageurs à la Rochelle Université (17-La Rochelle), de conventions avec SNCF Réseau et un ensemble de 11 établissements en Région Nouvelle-Aquitaine (bac pro et BTS).
© Région Nouvelle-Aquitaine
Verdir la flotte TER
La Région Nouvelle-Aquitaine se mobilise depuis plusieurs années en faveur de la décarbonation des TER qui circulent sur un réseau de plus de 3 400 km de lignes. Elle a adopté en juillet 2019 la feuille de route « Néo Terra » pour accélérer et accompagner la transition environnementale en Nouvelle-Aquitaine, et développer en particulier des mobilités propres pour tous. De son côté, la SNCF s’est engagée à réduire de 30% ses émissions de gaz à effets de serre entre 2015 et 2030. Par ailleurs, pour répondre aux enjeux de l’urgence climatique consistant à limiter le réchauffement à +2 degrés d’ici 2100, SNCF a pour ambition une sortie du diesel pour 2035.
Pour parvenir à cet objectif, plusieurs projets d’innovation ont été initiés : TER hybride, Train Hydrogène, Biocarburant (B100) et trains à batteries rechargeables (BEMU).
Néanmoins, il est apparu rapidement qu’il n’existe pas aujourd’hui de solution universelle de décarbonation du transport ferroviaire et que les options techniques doivent être regardées en fonction de la politique d’exploitation choisie par l’autorité organisatrice.
Dans ce contexte, le train au bioGNV peut se révéler, à terme, comme une solution « très faible émission » et bas carbone applicable pour le trafic régional non électrifié.
Train au bioGnV : une alternative intéressante à coût maîtrisé
Le Gaz Naturel Véhicule (GNL et GNC) présente des avantages d’un point de vue environnemental, réduisant de manière significative les émissions de polluants locaux et de CO2 avec le bioGNV. Largement disponible sur le territoire français, le GNC est acheminé par les réseaux de gaz existants. Les stations GNC ne nécessitent pas d’approvisionnement par l’intermédiaire de camions citernes. Ce carburant est de plus en plus décarboné au fur et à mesure que le biométhane, issu des unités de méthanisation, est injecté dans les réseaux.
C’est pour ces raisons qu’il est intéressant d’étudier la pertinence de la solution GNV/BioGNV sur du transport de voyageurs, d’autant qu’au niveau mondial, le GNV ferroviaire se développe depuis le début des années 2010.
Intégrer le bioGnV sur des autorails ATER X73500
Plusieurs Régions ont montré un intérêt pour la solution, dont la Nouvelle-Aquitaine qui souhaiterait étudier l’intégration de la solution pour des autorails ATER X73500.
L’adaptation des 53 rames avec une motorisation bioGNV constitue une innovation majeure en matière de décarbonation, jamais expérimentée en Europe. En 2022, GRDF a financé et mené une étude en lien avec la Région Nouvelle-Aquitaine. Deux objectifs :
- Évaluer la faisabilité technique et économique d’une remotorisation d’autorails X73500 avec une alimentation en GNV/BioGNV ;
- Explorer des cas d’usage de l’utilisation de X73500GNV/BioGNV sur les lignes actuellement parcourues autour de Limoges et en Corrèze.
Cette étude a validé des concepts techniques et fourni une première estimation économique. Elle a également mis en évidence la capacité de production de bioGNV sur le territoire de la Région, largement nécessaire aux besoins liés à l’exploitation de la flotte des rames TER.
Les résultats de cette première étude ont été partagés avec SNCF qui a confirmé son intérêt à poursuivre les réflexions sur cette option technologique de décarbonation et son souhait d’accompagner la Région dans cette innovation en lien avec Ferrocampus, en participant à la poursuite du projet.
La seconde phase de l’étude, faisant l’objet de la signature de la convention à Saintes, a pour objectif d’approfondir les aspects techniques, économiques et règlementaires de la transformation des X73500 et de définir les conditions de réalisation d’un démonstrateur.