Au cœur des Landes, entre les deux plus importantes agglomérations de la région (Bordeaux et Bayonne), le village de Castets s’est doté d’un espace moderne et connecté. Dans cette halle du partage, les maîtres mots sont développement de compétences, rencontres et accompagnement.
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En ce mercredi matin, Anaïs pousse la porte de FISH, le tiers-lieu qui occupe une grande partie de la Halle au partage à Castets. A son bras, un petit bout aux boucles d’or ne la lâche pas d’une semelle. Ce duo mère fille, vient participer au Café Papot’, un moment d’échange libre, dédié cette fois-ci à la parentalité. “Cette personne crée aussi son entreprise, ainsi elle fréquente notre structure à plusieurs titres”, précise Sophie Thomas, une des responsables de ce foyer intensif de savoirs humains (FISH). Une sorte d’auberge espagnole, un endroit où tout le monde trouve une porte d’entrée, sa porte d’entrée.
Nouvelles populations et nouvelles envies
“Avant, il y avait les ateliers techniques de la commune ici”, se souvient François Gilbert, le directeur général des services. La volonté de réhabiliter ce bâtiment pour créer un espace à toute autre vocation voit le jour en 2015. “Historiquement, Castets est une ville industrielle avec un zone de 2000 emplois pour 2500 habitants”, contextualise le représentant de la mairie. En parallèle, les activités de service sont très peu développées dans le tissu économique local. Or, le changement progressif de la démographie avec l’arrivée de nouvelles populations, génère de nouvelles envies. La commune a alors souhaité positionner au cœur du village, un lieu qui répondrait à ces attentes.
Un trait d’union central
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L’état des anciens bâtiments ne permettant pas une rénovation, “nous sommes donc repartis sur une page blanche”. Face à l’hôtel de ville, à deux pas de l’école et à quelques mètres de la médiathèque, la Halle du partage voit le jour. “Elle constitue désormais le trait d’union entre la mairie et le centre commerçant du village” se réjouit M. Gilbert. Résolument moderne, sa forme en U accueille non seulement le tiers-lieu FISH mais aussi la friperie du Secours catholique, le siège du comité des fêtes, ainsi qu’un local tremplin. Cet espace avec vitrine de 25m² sert de test grandeur nature pour un porteur de projet qui souhaite se lancer sans trop de risque, puisque le loyer y est très attractif. Un lieu multi usages qui répond aux divers enjeux du village mais aussi de notre monde d’aujourd’hui.
Permettre aux jeunes de rester vivre ici
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Tout d’abord, il s’agit de dynamiser le bourg. De part la diversité des activités, la Halle du partage attire une population diverse, en particulier grâce au large éventail de FISH. Cette association emploie deux personnes (bientôt une troisième) et répond à de multiples besoins. Ici se croisent et se mélangent des coworkers, des chefs d’entreprises, des retraités, des curieux… Il faut dire que le programme est varié. D’un point de vue économique, le tiers-lieu offre un espace de coworking mais aussi un accompagnement pour les porteurs de projets. Dans ce cadre, des apéro réseaux sont régulièrement organisés. Le volet socio-culturel permet aux adhérents (la cotisation est libre) de participer à des ateliers de cuisine, de guitare ou de langues comme d’assister à un festival de courts métrages. Enfin, la dimension bien-être est en vogue actuellement et le menu fait la part belle au yoga, à la gestion du stress ou encore à l’estime de soi.
Valeurs communes
“Nous sommes rassemblés autour de valeurs communes telles que l’environnement, le vivre ensemble, ici chacun peut développer ses compétences et les partager” résume Sophie Thomas. Cette énergie commune permet aussi de lutter contre la fracture numérique, souvent présente en milieu rural. Des ateliers et des formations sont régulièrement dispensés pour se familiariser avec certains usages du digital. Des partages de connaissance et un dynamisme qui permettent aussi aux jeunes d’envisager un avenir sur place. Un écosystème indispensable pour pérenniser de jeunes habitants dans la région. Dynamisation, modernisation, solidarité, territoire… autant d’enjeux dans lesquels ce projet s’inscrit.
Aujourd’hui, l’association FISH compte 340 membres, de tous horizons. Parmi eux, beaucoup de néo-castesiens “qui nous identifient rapidement comme une structure d’accueil et d'aiguillage dans leur nouvelle vie” explique Sophie Thomas. Preuve de plus, s’il en fallait une, de l’utilité d’un tel lieu en milieu rural.