Territoire rural (36 469 habitants pour 83 communes), le Ruffécois est essentiellement organisé autour des infrastructures de transport routier et ferroviaire suivant un axe nord-sud, RN 10 et ligne TER Poitiers-Angoulême, qui desservent les deux principales villes de Ruffec (3 522 habitants) et Mansle (1 692 habitants).
- #Politique contractuelle
Dynamiques et vulnérabilités territoriales
Le territoire du PETR du Pays Ruffécois se situe au Nord du Département de la Charente, au carrefour des départements des Deux Sèvres, de la Vienne et de la Charente- Maritime. Secteur central de l’ancienne région Poitou-Charentes, c’est un territoire essentiellement rural qui s’étend sur 1 027 km2 (17% de superficie du département).
Le Pays appartient au bassin de la Charente, fleuve côtier de 350 kilomètres de long qui le traverse sur 90 kilomètres du Nord au Sud. Il constitue depuis toujours un carrefour de voies de communication et un point de passage entre les Pays de la Loire et ceux de la Garonne (RN10), entre le littoral atlantique et le Massif Central.
Il est constitué de 83 communes au sein des Communautés de Communes Val de Charente (32 communes - 14 133 hab.) et Cœur de Charente (51 communes - 22 336 hab.)
Ce territoire rural peu dense (36 hab. /km²), desservi par deux axes de communication majeurs (N10, ligne TER avec arrêts à Ruffec et Luxé, Vars en projet) est soumis au nord à l’influence de l’agglomération de Poitiers (195 000 habitants) et au sud à celle d’Angoulême (140 000 habitants). Population vieillissante aux revenus modestes, le territoire connait une baisse de sa population (-3% sur la période 2016-2022) qui affecte fortement les communes situées dans les franges est et ouest du territoire, mais également Ruffec, le pôle principal du territoire (3 522 habitants).
Les communes qui gagnent des habitants − du fait du solde migratoire – sont situées au sud du Ruffécois, mais également en périphérie de Ruffec et de part et d’autre de la N 10. Celles qui disposent d’un attrait patrimonial et touristique majeur (cadre de vie, fleuve Charente, patrimoine bâti et naturel…) connaissent également un gain démographique.
La périurbanisation induit, pour les ménages qui recherchent un espace d’habitation plus grand, plus confortable et/ou d’un coût moins élevé, un éloignement de leur lieu de travail, ce qui augmente les temps de trajet domicile/travail. Les problématiques de mobilité du territoire ont fait l’objet d’un plan de mobilité rural (PMRu) adopté en 2020.
Le SCoT du Ruffécois, adopté en 2019, a identifié 17 centralités [1 pôle principal (Ruffec), 1 pôle secondaire (Mansle), 4 pôles intermédiaires secondaires (Aigre, Saint-Amant-de-Boixe, Vars et Villefagnan), 5 pôles de proximité et 6 pôles ruraux relais]. Ces centralités disposent des commerces, services et/ou équipements de première nécessité qui profitent également aux habitants des communes et villages alentour.
Le Ruffécois est confronté, depuis plusieurs décennies, à une dégradation de sa situation économique (fermeture d’entreprises, absence de repreneurs, etc.). La dynamique des TPE, soutenus par les aides économiques des deux EPCI, permet le maintien du tissu économique local. Par contre, certaines les zones d’activités, malgré une situation géographique stratégique (proximité de la N 10) ne trouvent pas preneur.
En matière agricole, le territoire connait un abandon progressif du système de polyculture-élevage au profit des grandes cultures céréalières. Cette évolution se traduit par une modification des paysages et des milieux, une ressource en eau dégradée... Trois programmes Re-sources visent à reconquérir la qualité de la ressource en eau, changer les pratiques et promouvoir des systèmes durables. Depuis plusieurs années, on assiste à un essor des initiatives de transition agroécologiques respectueuses de l’environnement et favorables à la création de valeur ajoutée pour le territoire.
Pleinement concerné par le développement des EnR (essentiellement l’éolien et le photovoltaïque) − et leurs conséquences pour les paysages et les acteurs (saturation) −, ainsi que par l’augmentation de la facture énergétique, le Ruffécois est engagé depuis 2018 dans le programme Territoire à énergie positive (TEPOS) en partenariat avec la Région et l’ADEME et dans l’accompagnement à la maitrise de l’énergie des collectivités (AMEC). Aujourd’hui, le territoire souhaite accélérer la dynamique engagée en se dotant des ressources humaines nécessaires pour accompagner les collectivités à maîtriser le développement des EnR et leur consommation énergétique.
Parallèlement, les deux EPCI se sont engagés dans la réalisation de leur Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), sous maîtrise d’œuvre du PETR du Pays Ruffécois. Afin d’atténuer les effets du changement climatique et préserver la biodiversité, les acteurs locaux ont construit un programme d’action partagé et ambitieux pour leur territoire.
Le Ruffécois dispose d’une offre dense et variée de sites patrimoniaux et culturels (patrimoine néolithique, roman et gallo-romain, patrimoine vernaculaire…), de villages pittoresques répartis sur l’ensemble du territoire, d’un réseau de jardins, du fleuve Charente et de ses affluents, de voies douces pédestres et cyclables.... Classées (ou en voie de l’être) Petite Cité de caractère, Ville et village fleuri, Station sports Nature, Ville et village étoilé, Pays d’Art et d’Histoire… les collectivités et l’Office du Tourisme œuvrent collectivement au développement d’un tourisme durable, respectueux du patrimoine naturel et bâti.
Le Ruffécois est doté d’une richesse exceptionnelle avec des paysages et des milieux très variés. Il se partage physiquement entre plusieurs unités paysagères: un paysage d’openfields implanté sur de larges plaines calcaires, à l’ouest, un paysage de bocage situé sur un plateau entaillé par des rivières, à l’est et la vallée de la Charente, au centre. Il est doté d’une grande diversité d’écosystèmes terrestres et aquatiques (zones Natura 2000, ZNIEFF, trames vertes et bleues, zones humides…) aujourd’hui menacés. À travers les APP et AMI de la Région (Pollinisateurs, Biodiversité nocturne, Territoire vert et bleu), le PETR accompagne, en partenariat avec un réseau d’acteurs locaux dynamique, les collectivités et agriculteurs qui souhaitent s’engager dans la préservation des ressources naturelles et la biodiversité. Dans le cadre de leurs actions d’aménagement, les collectivités participent ainsi pleinement à la reconquête de la biodiversité (place du végétal dans l’espace public, plan de gestion, cimetières enherbés, plantation de vergers et de haies, etc.).
Conscient des effets directs et indirects du changement climatique sur la santé (maladies allergiques, pollution, maladies émergentes, canicules…), le PETR du Ruffécois est engagé, en partenariat avec l’ARS, dans un Contrat local de santé (CLS) 2nde génération dont la Région est signataire. La santé environnementale, à travers la qualité de l’air intérieur / extérieur et la lutte contre l’ambroisie, figure en bonne place dans ce programme.