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Les Eyzies-de-Tayac - BROCHARD-CRTNA
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Présentation du Pays du Périgord noir

La population du Pays du Périgord Noir est très majoritairement rurale. Le territoire se caractérise par un patrimoine naturel et environnemental riche mais sur lequel les pressions sont fortes. Les enjeux de protection et de valorisation sont prégnants, néanmoins, ils portent sur des ressources qui sont encore dans un bon état général et qui peuvent donc demeurer préservées.

Publié le mercredi 18 mars 2020
  • #Politique contractuelle

Un territoire de projet

Le Pays du Périgord Noir est un territoire dont l’identité culturelle est forte et ancrée. Il bénéficie d’un patrimoine local riche et diversifié qui nourrit l’attractivité locale, offre un cadre de vie de grande qualité à ses habitants et permet le rayonnement de son territoire à l’échelle nationale et européenne.

Le territoire du Pays du Périgord Noir compte 138 communes et 84 199 habitants au 1erjanvier 2019 (population légale en vigueur au 1er janvier 2019 source INSEE Recensement de la population 2016). Il est composé de six communautés de communes :

  • Communauté de communes de Domme – Villefranche du Périgord
  • Communauté de communes de Pays de Fénelon
  • Communauté de communes de Sarlat Périgord Noir
  • Communauté de communes de Terrassonnais en Périgord Noir – Thenon – Hautefort
  • Communauté de communes de Vallée Dordogne Forêt Bessède
  • Communauté de communes de Vallée de l’Homme

L’association Pays du Périgord Noir, dans sa configuration actuelle, est née en 2005, mais la démarche collective d’implication des acteurs date de 1988 (Maison du développement local du Périgord Noir).

Le Pays du Périgord Noir présente une configuration mixte urbain-rural : les cinq pôles du territoire (Sarlat, Terrasson- Lavilledieu, Le Lardin Saint Lazare, Montignac et Le Bugue) concentrent 29% de la population et 48,4% des emplois du territoire.

Un modèle de développement de type « touristique », déséquilibré et porteur de risques

Le territoire du Pays du Périgord Noir a connu un affaiblissement continu et de long terme des forces productives concurrentielles dans l’industrie et l’agriculture. Dans le même temps, l’activité touristique croissante a permis de capter une part de revenus de plus en plus importante. Le Périgord Noir dispose donc d’un modèle de développement de type « touristique » mis en évidence par la surreprésentationde la captation de revenus touristiques. Révélateur d’une très forte spécialisation fonctionnelle, ce modèle de développement apparaît relativement déséquilibré et porteur de risques en cas de retournement de l’activité touristique.

Ainsi, le territoire du Pays du Périgord Noir se caractérise aussi par un déficit de captation de revenus productifs exportateurs (défaut de création de valeur ajoutée) et de revenus “pendulaires” (articulation modérée avec les territoires voisins même si se dessinent des liens relativement privilégiés avec les agglomérations de Périgueux et de Brive).

Ce modèle de développement, bien que déséquilibré, induit globalement une captation de richesses par habitant sensiblement supérieure à la moyenne des territoires de même catégorie en Nouvelle-Aquitaine. En revanche, la propension à consommer localement est plutôt médiocre. Cette configuration stimule néanmoins relativement bien l’économie présentielle, puisque la densité en emplois présentiels demeure supérieure au niveau que l’on observe dans les territoires de même catégorie de la région.

Une économie marquée par de nombreuses mutations

Le tissu économique du Périgord Noir a subi de profondes mutations au cours des quarante dernières années. Doté d’une forte orientation productive concurrentielle dans le courant des années 1970, ce dernier affiche désormais un profil présentiel, même si sa spécialisation reste forte dans diverses activités productives : l’agriculture (notamment la polyculture et le polyélevage), l’industrie du bois-papier-imprimerie et les industries agro-alimentaires. Les activités présentielles qui le spécialisent sont attachées à la vocation touristique du territoire (arts-spectacles-activités récréatives, hébergement-restauration), et relèvent aussi de l’hébergement médico-social action sociale et de la construction. L’effondrement des activités productives concurrentielles (accentué ici par des restructurations industrielles et la progression très rapide et supérieure aux tendances régionale et nationale de la sphère présentielle marquent le changement d’orientation économique de manière significative. Le dynamisme de l’économie présentielle a ainsi permis de compenser les très lourdes pertes enregistrées dans la sphère productive exportatrice, sans pour autant engendrer une réelle vitalité économique.

La « Grande récession » entamée en 2008 a été brutalement ressentie par le territoire du Périgord Noir qui n’a pas réussi à tirer profit des deux cycles de reprise qui se sont succédés entre 2009-2011 et 2014-2017 (une stagnation des effectifs lors du premier et même une baisse lors du second). Au final, le territoire a perdu presque 1 600 emplois salariés durant cette période. Les insuffisances de structuration et d’efficacité de l’écosystème local impactent la dynamique du tissu d’entreprises (forte fragmentation, faible capacité de renouvellement illustrée par la faiblesse du taux de création d’établissements et l’ancienneté du tissu d’entreprises).

Vieillissement accentué de la population, tarissement de l’attractivité résidentielle et fragilités sociales

La dynamique démographique du territoire demeure mitigée. En augmentation constante depuis les années 1960, la population a crû à un rythme modéré, pénalisé par un solde naturel largement négatif mais porté par une attractivité résidentielle remarquable. Le solde naturel négatif ainsi que le fait que les pensions de retraite constituent le deuxième levier de captation de revenus marquent l’accélération du vieillissement de la population locale. Fait nouveau, entre 2010 et 2015, le territoire perd 740 habitants (détérioration du solde migratoire et déficit naturel croissant).

La redynamisation de la population demeure vitale car son vieillissement déjà très avancé risque de compromettre le renouvellement de la main d’œuvre dans les années à venir. L’état du parc de logements ne contribue sans doute pas à renforcer l’attractivité du territoire (ancienneté et niveau de vacance élevé). Mis en lien avec le niveau de revenus des ménages, l’ancienneté du parc laisse aussi entrevoir des risques de précarité énergétique. Facteur d’attractivité, le niveau d’équipements apparaît quantitativement plutôt satisfaisant pour la plupart des équipements les plus courants (hormis dans le domaine de la santé) mais cependant défaillant pour les équipements de la gamme supérieure.

Le fonctionnement socio-économique général du Périgord Noir synthétisé par son modèle de développement, et sa dynamique économique sont aujourd’hui vecteurs d’un niveau de cohésion sociale largement défavorable. Le niveau de qualification de la population, bien qu’en progression comme partout ailleurs, apparaît faible (sur-représentation des populations sans diplôme qualifiant et une sous-représentation de celles diplômées du supérieur). Le niveau de précarité des conditions d’emploi est élevé (temps partiel et contrats courts sont répandus), de même que l’intensité du chômage qui, par ailleurs, s’est davantage accentuée que dans les territoires de comparaison durant la crise. De surcroît, la distribution du revenu des ménages apparaît elle aussi nettement défavorable. Toutes les catégories de ménage, des plus pauvres aux plus aisés, affichent un niveau de revenu bas, inférieur aux moyennes de comparaison, dessinant une structure sociale plutôt homogène c’est-à-dire peu inégalitaire. Enfin, les ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté sont relativement nombreux (17,5 % des ménages en 2015) et de surcroît, sont plus pauvres que dans les territoires de même catégorie et qu’en région. La faiblesse généralisée du niveau de vie des ménages comprime leur capacité de consommer et limite le développement de l’économie présentielle.

La situation de vulnérabilité du territoire

La nouvelle politique contractuelle de la Région apporte un soutien différencié en fonction du degré de vulnérabilité du territoire. Quatre domaines de vulnérabilité ont été définis au regard des compétences principales et ambitions régionales pour caractériser la situation relative des territoires :

  • le revenu des ménages,
  • l’emploi et le marché du travail,
  • le niveau de formation de la population,
  • la démographie et l’accessibilité aux services de la vie courante.

Trois niveaux de vulnérabilité ont été retenus : moins vulnérable, intermédiaire, plus vulnérable. Un indicateur synthétique calculé en fonction du nombre de domaines pour lesquels l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) présente une vulnérabilité a classé les intercommunalités du périmètre de contractualisation de la façon suivante :

  • Communautés de communes de Domme Villefranche du Périgord, du Pays de Fénelon, du Terrassonnais en Périgord Noir Thenon – Hautefort, de la Vallée Dordogne-Forêt Bessède et de la Vallée de l’Homme : situation de vulnérabilité intermédiaire
  • Communauté de communes de Sarlat Périgord Noir : situation la plus vulnérable