Territoire rural situé au cœur du Poitou historique, dans le sud Deux-Sèvres, limitrophe des départements de la Vienne, de la Charente et de la Charente Maritime, la Communauté de communes Mellois en Poitou est composée de 62 communes, pour une population d’un peu moins de 50 000 habitants (49 861 en 2018) sur 1 289 km². Territoire rural relativement enclavé et peu dense, il n’est pas desservi en interne par de grands axes de circulation, que ce soit routier ou ferroviaire.
- #Politique contractuelle
Une dynamique démographique faible conjuguée à un vieillissement marqué de la population
L’évolution démographique, positive jusqu’en 2011, s’est inversée depuis : sur la période 2012-2017, le territoire a perdu 502 habitants soit une baisse de 0,21%/an (INSEE, traitement DITP) alors que la Région Nouvelle-Aquitaine a gagné 0,51%/an de nouveaux habitants. Sur le Mellois, cette évolution, liée à un déficit naturel non compensé par l’excédent migratoire, s’explique par le vieillissement marqué de la population caractérisé par une augmentation constante de la part des plus de 65 ans entre 2010 et 2018, alors que sur la même période, la part des moins de 24 ans est restée stable.
La population dispose de revenus relativement faibles : selon le recensement 2018, plus de 60% des foyers fiscaux sont non imposés. Par ailleurs, le revenu moyen annuel est inférieur de 2 000€ à la moyenne départementale. Ces revenus sont à mettre en parallèle avec la structure socio-professionnelle de la population, qui révèle une sur-représentation des ouvriers, artisans et commerçants, mais surtout des retraités et des agriculteurs, et a contrario une sous-représentation des professions intermédiaires et des cadres.
La situation est toutefois différente entre le nord-ouest du territoire, connecté au pôle niortais qui attire de jeunes ménages, relativement plus aisés, et le reste du territoire, qui concentre une population plus âgée et plus pauvre (19% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté dans la partie sud-est).
Un territoire rural organisé autour de bourgs structurants aux dynamiques fragiles
Si Melle revêt une place un peu plus centrale du fait de sa position géographique et de son statut d’ancienne sous-préfecture, le territoire se caractérise par un fonctionnement urbain multipolaire revendiqué autour notamment des chefs-lieux historiques des anciens cantons. Le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) adopté en 2020 identifie 11 bourgs principaux, qui irriguent le territoire en termes d’équipement, de commerces, de services et d’emplois. Les données Inrae-ANCT, traitées par la DITP, identifient 6 communes centres intermédiaires et 7 communes centres locaux, dans lesquelles réside 60% de la population du territoire.
Cette armature urbaine structure véritablement le territoire et a vocation à être consolidée (cf. Schéma de cohérence territoriale) car elle permet notamment une bonne répartition et une équité d’accès aux équipements et services. Les questions d’accessibilité sont aussi à mettre en regard de l’enjeu de mobilité identifié dans ce territoire rural où la voiture est le mode de transport prédominant, dans un contexte d’accroissement du prix de l’énergie et de transition environnementale.
La revitalisation de ces centres-bourgs, aux dynamiques parfois négatives, est d’autant plus importante qu’elle conditionne l’attractivité de l’ensemble des bassins de vie associés. Ainsi, 5 de ces bourgs-centres sont labellisés « Petites Villes de Demain » et d’autres pourraient être intégrés dans la convention d’opération de revitalisation du territoire en cours d’écriture.
Une attractivité économique à renforcer
Le territoire est caractérisé par une activité économique relativement diversifiée, avec plus de 3 600 établissements économiques, principalement dans le secteur du commerce, des services et de l’agriculture et de petite taille (75% sont des entreprises de moins de 10 salariés).
Ce tissu de très petites entreprises a permis au territoire de relativement mieux résister à la crise liée à la pandémie de la Covid 19. En effet, alors que la France métropolitaine et la Nouvelle-Aquitaine ont vu le nombre de leurs emplois privés diminuer respectivement de 1,74% et 1,02% entre fin 2019 et fin 2020, le territoire de Mellois en Poitou a connu une embellie de 2,50%. Le taux de chômage est par ailleurs relativement plus faible sur le territoire. En revanche, les entreprises font face à des difficultés de recrutement récurrentes.
Toutefois, comme mis en évidence dans le précèdent contrat, l’analyse des revenus que le territoire capte à l’extérieur du territoire met en évidence un modèle de développement de type « social-pendulaire », qui repose de moins en moins sur les capacités productives, mais de plus en plus sur les transferts sociaux et les revenus pendulaires, le nombre d’actifs travaillant à l’extérieur étant croissant. Cette tendance à la résidentialisation ne bénéficie pas de la même façon à l’ensemble du territoire, ce qui rend d’autant plus nécessaire la consolidation de la sphère productive et la dynamisation de l’économie présentielle, notamment dans les zones à l’écart des bénéfices du levier pendulaire.
A ce titre, au-delà de la redynamisation des pôles, le tourisme représente également une opportunité dont le territoire a à se saisir. Aujourd’hui, malgré des atouts, l’attractivité touristique du territoire reste modeste comparativement aux autres territoires ruraux de la région Nouvelle-Aquitaine. Ainsi, les nuitées par milliers d’habitants en 2019 étaient nettement inférieures à celles constatées au niveau régional : dans le Mellois, 0,5 pour les campings comme pour les hôtels, contre respectivement 4,6 et 2,7 pour ces deux catégories à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine.
A noter que le territoire est engagé dans un Contrat néo-Aquitain de Développement de l’Emploi sur le Territoire (CADET) et dans une convention de revitalisation suite au départ de la base logistique d’Intermarché à Alloinay.