En Xaintrie, au cœur de la Corrèze, la cité médiévale des Tours de Merle se transforme pour mieux accueillir les touristes. Et autour du site, le patrimoine naturel exceptionnel devrait être sanctuarisé par la création d’une réserve.
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Dans ce paysage de forêts et de gorges profondes, la cité de Merle est un spectaculaire ensemble féodal de sept tours érigées entre le XIIe et le XVe siècle qui appartenaient chacune à un seigneur différent. Castrum médiéval construit sur un éperon rocheux surplombant la rivière Maronne, les Tours de Merle se trouvent dans les collines et forêts de la Xaintrie. Elles sont une forteresse naturelle dans un pays authentique de la Corrèze.
Classé Monument Historique depuis 1927, inscrit au titre de son paysage, situé en zone Natura 2000 et zone d'intérêt écologique floristique et faunistique (ZNIEF), le site recèle des trésors d'histoire et de nature. Les élus locaux aimeraient en faire un site majeur du tourisme local.
« Nous planifions les aménagements à l’horizon 2035 », projette France Chastaing, élue de Saint-Chamant et conseillère déléguée au tourisme à la communauté de communes, qui a repris le dossier il y a 3 ans. « Notre but est de passer de 22 000 visiteurs annuels à 40 000, qui est notre jauge maximale », précise-t-elle.
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Un nouveau souffle
Pour ce faire, un diagnostic a été établi et permet aujourd’hui d’y voir plus clair sur les directions à prendre pour rendre le lieu plus attractif et répondre de manière plus efficiente aux enjeux touristiques. « Sur ce site de 12 hectares », explique France Chastaing, « l’activité se concentre autour du bâti du château médiéval, alors qu’autour, il y a d’autres centres d’intérêt, d’autres îlots, d’autres endroits qui peuvent être développés, comme un ancien pont ou un ancien moulin. Nous devons faire en sorte de sortir le flux qui aujourd’hui se focalise sur les Tours pour le répartir sur l’ensemble du domaine ». Il s’agira donc de proposer aux visiteurs de découvrir des cheminements en leur offrant la possibilité de passer une journée entière sur le site autour d’un thème fédérateur : Patrimoine-Nature-Environnement. Aires de pique-nique, jardin médiéval, remise en état des canaux, animations diverses et variées, berges de la rivière Maronne, autant de centres d’intérêt qui devraient permettre d’admirer les Tours et de répondre aux attentes d’une clientèle essentiellement familiale.
Par ailleurs, d’ici avril 2024, une partie du village accueil va être remaniée avec une vraie boutique et des bureaux pour le personnel. La grange attenante sera, elle, aménagée en centre de médiation pour accueillir groupes, activités et expositions en lien avec le lieu et son histoire.
Réserve naturelle
Les Tours de Merle s’inscrivent dans un site qui a de remarquables qualités environnementales et qui va pouvoir s’intégrer dans un autre projet de la communauté de communes Xaintrie Val’Dordogne : la création d’une réserve naturelle régionale.
Un souhait que formulent depuis des années les élus locaux. Parmi eux, Jean-Michel Teulière, maire de Saint-Bonnet-les-Tours-de-Merle, vice-président de la communauté de communes Xaintrie Val’Dordogne et…ornithologue. Selon lui, une décision de création de la réserve devrait être prise dans l’année par la Région avec l’embauche d’un conservateur ou d’une conservatrice. Elle couvrira environ 400 hectares répartis sur 3 communes.
« C’est une formidable chance pour le territoire », précise-t-il, « car notre plus-value en Xaintrie, c’est la qualité de notre environnement, notre qualité de vie, des atouts qui sont de plus en plus recherchés par les touristes ».
Située en zone Natura 2000, réserve mondiale de biosphère de l’UNESCO, « la réserve naturelle régionale permettra d’accueillir, de gérer, de préserver cet endroit magnifique doté d’une végétation en très bonne santé, abritant une faune extrêmement riche de rapaces, rare à l’échelle européenne, dont le plus emblématique est le milan royal ». Unique en Nouvelle-Aquitaine, une aire de nourrissage lui est même dédiée. Plusieurs falaises abritent également la nidification du faucon pèlerin, on peut y apercevoir aussi des genettes, des chats sauvages et près des cours d’eau, la loutre a établi son camp de base.
Un environnement qu’il s’agit de préserver et de mettre en valeur d’où la mobilisation des élus locaux qui espèrent une annonce rapide de création de cette réserve naturelle régionale.
