L'association La Colporteuse a fondé, dans les Deux-Sèvres, une école de la transition écologique (ETRE). Les jeunes sans diplôme y découvrent des métiers d'avenir au cœur d'un château médiéval.
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Près de 400 adhérents, 70 bénévoles, 11 salariés et un socle historique vieux de huit siècles. Depuis 17 ans, l'association La Colporteuse vit et s'épanouit au cœur d'un héritage médiéval : le château de Sanzay situé à Argentonnay, dans le nord des Deux-Sèvres.
© Thierry Martroux
Education populaire
Son credo ? L'éducation populaire, un courant de pensée sur lequel s'appuie ses fondateurs pour épauler et accompagner des jeunes, des demandeurs d'emploi, des personnes en insertion professionnelle, en quête de sens ou d'un métier. A travers des chantiers participatifs, un bar associatif, un rucher-école, un jardin ou encore une savonnerie, La Colporteuse propose ainsi tout un panel d'activités pour mettre ou remettre le pied à l'étrier. Cette approche pluridisciplinaire s'appuie sur la légende de Radulphe de Sanzay, seigneur ayant construit cette forteresse médiévale au XIIIe siècle. « Cela donne du sens à l'histoire de l'association et à notre accueil », explique Nathalie Morin, la directrice de La Colporteuse qui s'est développée dès l'origine via la restauration du château de Sanzay, un site classé au titre des Monuments historiques depuis 1930. « Il a fallu sécuriser l'endroit, monter des murs, nettoyer les douves en eau. Cette expérience est devenue un véritable savoir-faire », souligne Nathalie Morin.
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Chantiers participatifs
Le travail du bois, de la pierre et du métal lié à la rénovation du château abandonné s'est ainsi imposé comme un véritable fil conducteur pour La Colporteuse. D'autres portes d'entrée comme l'agroécologie et la préservation de la biodiversité se sont depuis greffées à ce projet en perpétuelle évolution. En 2021, l'association deux-sévrienne a franchi un nouveau cap en fondant une école de la transition écologique (ETRE) soutenue à hauteur de 60 000 euros par la Région Nouvelle-Aquitaine. L'idée ? Proposer aux jeunes âgés de 16 à 25 ans et sans diplôme, à travers les chantiers et ateliers participatifs de La Colporteuse, un accès aux métiers liés à la transition écologique. « Les métiers de demain, ceux qui ont un faible impact sur l'environnement », résume Nathalie Morin.
© Thierry Martroux
Directement en activité
Aiguillés par les partenaires de La Colporteuse (Missions locales, IME, France Travail, collectivités publiques ou associations d'insertion), les jeunes passent au château de Sanzay entre une et cinq semaines et y découvrent différents métiers. « Nous sommes un lien entre l'inactivité et le futur emploi ou la formation, un acteur de la remobilisation et de la dynamisation », avance Nathalie Morin. « Nous souhaitons ouvrir les esprits pour créer des vocations en travaillant sur des choses concrètes. Les gens sont immédiatement mis en activité », confirme Mattieu Bernardin, l'un des cofondateurs de La Colporteuse. Ancien président et directeur de la structure, il officie désormais comme coordinateur et assure la liaison entre les partenaires, les jeunes, les encadrants techniques et les accompagnateurs. Objectifs affichés : reprendre confiance en soi, respecter les horaires et l'organisation du travail, s'initier aux outils et identifier les métiers liés à la transition écologique.
Depuis l'ouverture de l'école de la transition écologique à Argentonnay, 83 stagiaires y ont achevé une formation professionnelle. Près de 1750 personnes ont aussi suivi des formations sur-mesure dans le cadre d'un accueil de groupe. Le réseau national ETRE comptabilise actuellement vingt écoles de la transition écologique. Dix autres devraient prochainement ouvrir leurs portes en France.