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Inauguration de l'amphithéâtre après sa restauration
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actualité

Emblème de Saintes, l'amphithéâtre gallo-romain retrouve sa splendeur

Surnommé « Les arènes », l'amphithéâtre gallo-romain de Saintes (Charente-Maritime) est l'un des mieux conservés. Les portes des Vivants et des Morts qui menaçaient de s’effondrer ont été entièrement restaurées.

Publié le lundi 5 mai 2025

Bâti au premier siècle de notre ère, l'amphithéâtre gallo-romain situé à deux pas du centre-ville accueille jusqu'à 50 000 visiteurs par an. Ce monument a retrouvé sa blancheur immaculée après une importante campagne de restauration envisagée dès 2017. Estimé à 5,4 millions d'euros, ce programme a déjà permis de rénover la porte des Vivants et la porte des Morts qui menaçaient de s'écrouler. « Sanavivaria », la première et majestueuse porte située à l'est, a ainsi été restaurée entre 2022 et 2024 avec le concours de la Région Nouvelle-Aquitaine – une aide de 60 000 euros a été accordée. La seconde baptisée « libitinensis » et construite à l'exact opposé vient tout juste d'être achevée. Elle sera inaugurée au mois d'avril. Cette porte permettait d'évacuer les dépouilles quand celle des vivants, imposante, offrait un triomphe aux vainqueurs.

Vue dans les arènes

Des aménagements créés pour préserver la biodiversité

Classé aux Monuments historiques en 1840, l'édifice que les Saintais surnomment affectueusement « Les arènes » n'avait pas connu de restauration majeure depuis près d'un siècle. Cet amphithéâtre reste pourtant « l'un des mieux préservés de la Gaule », note la Direction régionale des affaires culturelles de la Nouvelle-Aquitaine qui a piloté ce chantier hors normes. « Les portes étaient sur le point de s'écrouler. Il y avait péril et urgence », rappelle Joël Terrien, l'adjoint au maire de Saintes chargé – entre autres – des travaux et des grands projets. Redonner toute sa noblesse à cet ouvrage niché au cœur d'un vallon arboré et riche en biodiversité a nécessité une infinie patience. Des espèces protégées comme le papillon azuré du serpolet et le faucon crécerelle ont eu besoin de quelques aménagements. « Nous avons même construit des mares et des pierrées pour déplacer le crapaud alyte accoucheur », précise Joël Terrien. Un mortier à base de chaux a dû être spécialement concocté pour s'approcher de la recette originelle et ne pas dénaturer l'amphithéâtre. Des moellons ont été replacés çà et là pour soutenir discrètement la structure tout comme des fers plats métalliques insérés dans les différentes arcs de la porte des Vivants. « Un travail d'orfèvre », estime Joël Terrien heureux d'avoir suivi ce vaste chantier : « L'amphithéâtre représente l'histoire et notre identité. Et il est désormais possible d'en faire le tour complet, ce qui était impossible avant ».

Vue de l'amphithéâtre
Inauguration de l'amphithéâtre après sa restauration

Une dernière phase de réhabilitation

Une troisième et dernière phase débutera en 2026 avec des travaux d’assainissement permettant d'évacuer les eaux pluviales transitant par l'amphithéâtre. « Un égout antique passe en plein milieu de l'arena. Des caniveaux antiques ont mêmes été retrouvés récemment sur les pourtours », explique Joël Terrien. Un système de drainage associé à une pompe de relevage et à ces installations antiques pourrait ainsi être installé pour « préserver l'édifice » et éviter qu'il ne se retrouve les pieds dans l'eau chaque hiver. Aux temps gallo-romains, l'amphithéâtre pouvait accueillir jusqu'à 15 000 spectateurs, soit la totalité de la population de la cité. La Ville de Saintes qui en possède la propriété entend mieux valoriser cet héritage et le connecter davantage à ses autres sites patrimoniaux.

Inauguration de l'amphithéâtre après sa restauration
Aide régionale

La première tranche du projet s'est portée la restauration de la porte des Vivants et des travées adjacentes. Le montant de la subvention régionale s'est élevé à 60 000 euros HT sur un budget total de 594 590 euros HT, soit environ 10% du projet. 

La deuxième tranche s'est portée sur la restauration de la porte des Morts et des travées adjacentes. Le montant de la subvention régionale s'est élevé à 110 469 euros HT sur un budget total de 1 076 461 euros HT, soit environ 10% du projet.