En s’appuyant sur une lecture partagée des enjeux, le Territoire et la Région s’accordent pour retenir la stratégie partagée suivante déclinée en 5 axes stratégiques.
Offrir un écosystème territorial favorable à l'attractivité et, notamment, au maintien des emplois et des entreprises
L’attractivité et la dynamique territoriale qui étaient une caractéristique du Sud Landes est ralentie.
Aujourd’hui les entreprises font face à d’importantes difficultés de recrutement qui sont essentiellement liées au logement et à la mobilité. Le territoire doit mettre en avant ses atouts et réduire ses faiblesses pour offrir un écosystème attrayant pour les travailleurs et pour les entreprises. La part des emplois saisonniers, des emplois précaires et partiels est importante dans les secteurs du tourisme et de l’aide à la personne, qui connaissent des difficultés de recrutement Les problèmes d’hébergement des travailleurs itinérants sont très importants : saisonniers, stagiaires, apprentis artistes en résidence. Plus généralement, les difficultés d’accès au logement, en particulier le manque de logement locatif, empêchent l’entrée en emploi des jeunes. Une offre locale de formation faible et pas toujours adaptée aux besoins des personnes et des entreprises (besoin de formation courte et opérationnelle pour rendre compatibles les compétences de personnes venant souvent de l’extérieur du territoire avec les besoins du marché local). Le profil de population ne permet pas de couvrir les besoins en emplois de certains secteurs : manque d’agriculteurs : seulement 0.7% de la population du territoire avec une tendance forte à la baisse (- 28% entre 2012 et 2017)1, manque d’ouvriers dans certains secteurs (hôtellerie, restauration, tourisme, agriculture, IAA)…
L’accès aux services est devenu un critère de choix pour l’implantation des entreprises et le recrutement : offre de services à proximité des entreprises (garde d’enfants, restauration…), solutions de télétravail potentielles, offre de santé, offre de soins, cadre de vie agréable. En matière d’accès au soin, au-delà de l’accès aux médecins, les personnes souhaitent pouvoir bénéficier des services paramédicaux et des services médicaux nécessaires aux suivis et à la prévention.
Le Pays Adour Landes Océanes a des atouts en la matière mais doit les valoriser et/ou les renforcer.
Sous-axes stratégiques :
- Favoriser l'accès au logement
- Permettre l’accès aux soins
- Disposer d’un environnement et de paysages de qualité
- Offrir des services et des lieux d’activités et de rencontre pour les actifs
- Favoriser l’accès aux équipements culturels, sportifs, de loisirs et de formation.
Accompagner le développement vers une économie plus résiliente et moins impactante
L’objectif premier du projet de territoire est la transition. L’économie a un rôle primordial à jouer en
la matière, en émettant moins de CO2 et en impactant moins les ressources. La filière économique majeure du territoire, le tourisme, peut-être l’ambassadrice d’une forme d’économie durable. Une charte éco-responsable appropriée, déclinée et valorisée par les offices de tourisme du territoire avec un réseau d’une soixantaine de structures privées engagées, a été mise en place localement. Réactualisée en 2021, elle pourrait s’appliquer à d’autres secteurs. En ce qui concerne les collectivités, les quatre intercommunalités sont engagées pour le développement des énergies renouvelables et la réduction des consommations. L’effort devra être poursuivi et accru.
Actuellement, la dépense énergétique par habitant est supérieure à la moyenne régionale (AREC 2018). Cela est dû en grande partie à un parc de logements énergivores essentiellement présents dans le parc privé (30% du parc privé, contre 5% du parc social). De plus, la production de déchets augmente également, par exemple la recyclerie Voisinage a constaté entre 2020 et 2021 un accroissement de 45% du volume de textile donné. Le SITCOM Côte Sud des Landes fait également le constat d’une augmentation de la quantité des déchets incinérables sur une période récente. Cette augmentation, dont la cause reste à déterminer, est supérieure au rythme de croissance de la population. Un travail doit être mené sur les déchets et notamment l’économie circulaire dont la structuration et la professionnalisation sont un enjeu majeur pour la lutte contre les déchets et constituent une opportunité de développement pour l’économie locale. La transition est aussi une opportunité pour renforcer l’économie locale, trop peu diversifiée et parfois peu structurée. Elle contribue à sécuriser le territoire en le rendant moins dépendant des apports extérieurs en particulier en ce qui concerne l’alimentation. L’ingénierie mise en place dans le cadre du précédent contrat a permis d’identifier et de définir des leviers d’action et les priorités à travailler pour accélérer la transition vers un modèle alimentaire plus résilient. Ce travail se poursuivra dans ce nouveau contrat. La problématique de résilience mise en évidence sur la thématique alimentation concerne l’ensemble de l’économie, qui doit se diversifier, développer le travail en réseau et les synergies entre entreprises, entre secteurs et entre collectivités et monde économique. L’exposition du territoire aux risques évolue en raison du changement climatique, du nombre croissant d’habitants et du fort développement du numérique. Cependant, il y a peu de réflexion globale sur les risques systémiques en dehors des risques inondations et feu de forêt. L’approvisionnement alimentaire en cas de crise ou encore la cybersécurité sont, par exemple, totalement absents des projets locaux alors qu’ils représentent deux risques majeurs pour le territoire.
Renforcer l’économie locale nécessite de travailler l’ensemble de ces problématiques. Ne sont présentées dans le contrat que celles faisant l’objet de projets connus et entrant dans le champ des compétences régionales.
Sous-axes stratégiques :
- Structurer et développer un système alimentaire plus autonome et plus durable
- Structurer, développer et consolider la stratégie tourisme durable
- Développer et structurer l’économie circulaire
- Diversifier et renforcer l’économie locale par l’implantation et le développement de nouvelles filières, par la mise en réseau et le travail collectif
- Réduire la dépendance énergétique du territoire
Favoriser la décarbonation des mobilités et les interconnexions
Le Pays Adour Landes Océanes est un territoire composé d’îlots de vie où la voiture est l’outil quasi exclusif de déplacement. Un important travail doit être mené pour réduire les déplacements, en lien avec l’axe sur le rééquilibrage de l’accès aux services, équipements et commerces. Il faudra également se concentrer sur les alternatives à la voiture et les moyens de limiter l’autosolisme. Les flux pendulaires sont importants : si 75% des habitants travaillent sur le territoire, seulement 30% travaillent dans leur commune de résidence. Le territoire compte plusieurs gares, mais elles sont peu valorisées. Actuellement, elles ne jouent pas leur rôle de « porte d’entrée » du territoire et l’offre ferroviaire est peu adaptée aux déplacements du quotidien. Par exemple, une personne arrivant sur le territoire à la gare de Dax n’a pas de solution pour rejoindre son lieu de vacances sur le littoral situé à 30km, la voiture reste donc le moyen de transport privilégié pour venir sur le territoire et pour s’y déplacer. Par ailleurs, la place omniprésente de voitures et camions en grand nombre rend la circulation dangereuse et freine le développement des autres modes de transport. Il existe pourtant des offres de mobilités locales mais qui se juxtaposent et sont insuffisamment valorisés et structurés :
- deux vélo-routes traversent le territoire
- un certain nombre d’équipements touristiques seraient à relier (cohérent avec un développement touristique axé sur le développement durable). Le vélo peut être un mode de déplacement adapté aux touristes.
- un site Internet commun (balladessudlandes.fr) qui permet de valoriser les itinéraires de randonnées.
De très forts besoins de coordination et de développement de solutions innovantes adaptées au territoire existent et justifient la pré-configuration du COM rapidement.
Sous-axes stratégiques :
- Développer l’intermodalité
- Développer les infrastructures cyclables inscrites au SRV3
Rééquilibrer l’accès aux équipements, commerces et services
Parmi les constats qui émanent du diagnostic territorial : le déséquilibre et la nécessité de travailler à la cohérence territoriale et sociale au sein des intercommunalités et à l’échelle du bassin de vie. L’accès aux équipements, commerces et services doit être travaillé pour mieux répartir les richesses, pour un territoire plus agréable notamment en redonnant aux centres-bourgs et centres-villes leur fonction de centralité et de lieu de vie. Il convient de rapprocher les services essentiels de la population pour limiter les déplacements et répondre aux problématiques de mobilité des personnes âgées notamment. En plus de la répartition territoriale, on constate aussi un besoin de diversification et de qualification des offres : activités en intérieur, équipements et programmation culturels, services complémentaires aux équipements existants (accueil vélo, séminaires…), aménagement permettant de valoriser le patrimoine naturel.
Sous-axes stratégiques :
- Développer les équipements structurants
- Structurer et développer les centres-bourgs et centres-villes
- Rééquilibrer, qualifier et diversifier l’offre et les types d’hébergements et d’activités touristique
Accroître la dynamique territoriale, l’innovation et l’expérimentation
Le développement du territoire ne peut pas être le fait de quelques-uns seulement. Pour répondre aux défis posés par les transitions territoriales, il faut que l’ensemble de la société participe au développement. Or la culture de la démocratie participative et du travail collaboratif est peu développée. De plus, les habitants sont plus spectateurs qu’acteurs. Il est nécessaire que les intercommunalités, les entreprises, les associations puissent dialoguer et travailler dans un même but. Des outils de veille partagés et de circulation de l’information ont été expérimentés dans le cadre du précédent contrat sur les thématiques alimentaire et touristique. Ils pourraient être appliqués à d’autres sujets. Ces outils répondraient également au manque de visibilité et de lisibilité des acteurs publics et de l’organisation administrative locale. Des synergies doivent se développer entre acteurs et entre territoires pour gagner en efficacité et atteindre les objectifs fixés. Le territoire doit s’appuyer sur les complémentarités et les spécificités de chaque intercommunalité et en faire une force. Par exemple, en matière économique, Le Pays d’Orthe et Arrigans concentre la majorité de la production agricole et de l’industrie agro-alimentaire, le Grand Dax est fortement marqué par le thermalisme, le poids des commerce et service, et de la filière publique dont la santé. Le Seignanx dispose de l’industrie et du tourisme, alors que MACS s’oriente surtout autour du tourisme, des services et de la construction. Pris individuellement, ces territoires sont trop spécialisés, mais regroupés ils forment un ensemble cohérent. Les agriculteurs du Pays d’Orthe et Arrigans peuvent écouler leur marchandise auprès des touristes de MACS ou du Seignanx ou dans les commerces du Grand Dax par exemple. L’animation est nécessaire pour accroitre la dynamique territoriale et faire émerger des projets innovants ou aider à la mise en place d’expérimentations. Ceci est d’autant plus vrai dans les plus petites communes ne disposant pas ou peu de services. Un déséquilibre est observé dans la mobilisation du contrat précédent et des fonds européens, entre les communes et intercommunalités disposant de personnel pour répondre à des appels à projet et ayant les compétences de base en formulation et gestion de projet, et celles n’en disposant pas. Un accompagnement spécifique devra être mis en place auprès de ces dernières afin de faciliter l’émergence de projets. Le territoire est doté d’outils d’innovation (Technopôle Domolandes, Pulséo, deux Fablab) sur lesquels il doit pouvoir s’appuyer pour accélérer l’innovation territoriale au service du développement local et de la transition écologique et énergétique.