S’étirant de la métropole bordelaise jusqu’à l’agglomération bergeracoise, le Grand Libournais est un territoire mixte
(urbain, péri-urbain et rural) organisé autour du pôle de Libourne et sous forte influence de la zone métropolisée de Bordeaux. Le territoire de 136 communes est composé de 125 communes peu denses ou très peu denses, considérées comme « rurales », qui regroupent 60 % des habitants et de 11 communes denses, considérées comme « urbaines »
- #Politique contractuelle
Une économie productive marquée par de fortes disparités sociales et territoriales
Grâce à une baisse contenue de ses emplois productifs, le territoire se distingue de la moyenne nationale et conserve une orientation productive (38,5% des emplois relèvent de la sphère productive en 2015 contre 34,0% en province). L’agriculture, dominée par la viticulture, demeure un pilier économique de ce territoire qui en fait sa marque, à travers ses appellations de renommée mondiale (AOC Saint-Emilion, Pomerol, Lussac-Saint Emilion, Montagne-Saint Emilion, Puisseguin-Saint Émilion).
L’industrie pèse moins fortement dans l’emploi mais certains de ses secteurs spécialisent le tissu productif local : l’industrie pharmaceutique (avec le siège du groupe international CEVA Santé animale), le bois-papier-imprimerie et la production et distribution d’eau, assainissement et gestion des déchets. Un secteur présentiel, la santé, est également surreprésenté. La présence de pépites, leaders sur leur marché, constitue un atout: Fayat (BTP), FERMENTALG (production de produits à base d’algues), SMICVAL (économie circulaire).
Si l’économie du Libournais s’inscrit dans la durée dans une dynamique positive productive, la situation sociale, marquée par de fortes disparités, est préoccupante.Le chômage est supérieur aux moyennes des territoires de référence.La faiblesse généralisée du niveau de vie des ménages constitue un autre signal négatif, les situations de pauvreté sont plus répandues que dans les territoires de référence (elles touchent 15,6 % des ménages en 2015). Par ailleurs, le niveau de qualification de la population du Libournais est bas, y compris chez les jeunes. 34 % de la population de 15 ans et plus qui n’est plus scolarisée ne dispose pas d’un diplôme qualifiant, soit 3 points de plus qu’en Nouvelle-Aquitaine. Cette situation explique la surreprésentation des transferts sociaux dans le modèle de développement.
Une partie du territoire est particulièrement exposée. Le sud-est du Libournais cumule les fragilités socio-économiques: chômage, pauvreté, faible qualification de la population, mais aussi déprise démographique et vieillissement.
L’ancrage des fragilités sociales du Libournais dans le temps, qui affecte particulièrement certaines zones, impacte durablement le territoire et limite la consommation et le développement de l’économie présentielle. Cette situation semble s’expliquer par la composition sociale du territoire et par l’insuffisance d’emplois locaux. La faiblesse des revenus et du niveau de qualification est en effet probablement liée à la composition sociale de la population active: les ouvriers, notamment agricoles, sont surreprésentés, au contraire des cadres et professions intermédiaires sous-représentés. Par ailleurs, le Libournais est trop faiblement pourvoyeur d’emplois.
Une attractivité démographique très soutenue, à maîtriser et accompagner
Le Libournais s’inscrit dans une longue trajectoire de dynamisme démographique, notamment du fait de sa proximité avec la métropole bordelaise. L’accroissement de la population s’accélère au cours des années 2000 et se poursuit à un rythme supérieur aux tendances régionale et nationale. La forte attractivité démographique du Libournais est susceptible de favoriser la consommation locale et le développement de l’économie présentielle du territoire. Elle repose sur une offre satisfaisante en termes d’équipements les plus courants (gamme de proximité). Néanmoins, l’offre d’équipements de la gamme intermédiaire (dont magasins de vêtements, équipements de sport, supermarchés) apparaît sous-dimensionnée et le parc de logements existants mal adapté à l’accueil de populations nouvelles, comme au logement des populations résidentes.
Par ailleurs, la dynamique démographique s’accompagne d’une périurbanisation croissante et d’un recul significatif des espaces naturels (-5 % entre 2009 et 2015). La politique d’accueil doit donc s’accompagner d’une maîtrise de l’occupation des sols et de solutions de mobilités durables.
Une économie présentielle freinée par la faiblesse des revenus captés par le territoire et un manque d’équipements
Compte tenu du volume global de revenus captés rapporté au nombre d’emplois présentiels1, le territoire bénéficie d’une forte propension à consommer localement qui laisse supposer une faible évasion commerciale. Pour autant, la densité en emplois présentiels (nombre d’emplois présentiels pour 100 habitants) est inférieure aux moyennes de comparaison. Le volume total des revenus captés par le territoire n’est en effet pas assez conséquent pour stimuler davantage la création d’emplois présentiels.
Par ailleurs,l’offre d’équipements de la gamme intermédiaire (dont magasins de vêtements, équipements de sport, supermarchés) apparaît sous-dimensionnée et le parc de logements existants mal adapté à l’accueil de populations nouvelles, comme au logement des populations résidentes.
Des marges de développement dans le tourisme
La faible densité d’offre d’hébergement touristique, non marchande comme marchande, traduit le déficit d’attractivité touristique du territoire. La montée en gamme d’une partie de l’offre d’hébergement est en outre nécessaire. Si les établissements présents sont plutôt haut-de-gamme, une part significative de l’offre hôtelière et de camping n’est pas classée. Les richesses patrimoniales, naturelles et culturelles du Libournais, la diversité de ses paysages et son positionnement géographique lui confèrent pourtant un fort potentiel touristique (œnotourisme, tourisme fluvial...) qu’il convient de mettre à profit.