Situé sur la façade littorale, le territoire de contractualisation Landes Nature Côte d’Argent est constitué de trois intercommunalités : Grands Lacs, Mimizan & Côte Landes Nature. Il est organisé autour de trois petits pôles : Biscarrosse, Parentis-en-Born et Mimizan qui concentrent la moitié de la population et 60 % des emplois. Le Pays Landes Nature Côte d’Argent est un territoire rural, composé de 2 communes considérées comme urbaines, Biscarrosse et Parentis-en-Born ; tandis que les 21 autres sont considérées comme rurales. Au regard de ses caractéristiques socio-économiques, les trois intercommunalités du territoire sont considérées comme peu vulnérables.
- #Politique contractuelle
Un territoire de projet
Avec seulement trois pôles – de moindre mesure à l’échelle de la Région Nouvelle- Aquitaine – à savoir Biscarrosse (14 594 habitants en 2016 pour 29% des emplois du territoire), Parentis-en-Born (6 300 habitants en 2016 pour 2 000 emplois) et Mimizan (7 100 habitants en 2016 pour 3 000 emplois), le territoire se structure autour d’un maillage urbain – rural. Sous influence des grandes aires urbaines qui le bordent – La Teste-de-Buch / Arcachon, Bordeaux et dans une moindre mesure, Dax – le territoire connaît une croissance démographique constante (+ 1.5% entre 2010 et 2015 par an) profitant notamment à certains pôles secondaires, par exemple Castets (1 800 emplois).
Ce territoire forestier (85 % de sa superficie) s’agence autour d’axes de communication structurants : l’A63qui relie Bordeaux à l’Espagne et le traverse à l’est, la 2x2 voies qui relie Dax à Mont-de-Marsan. En complément, deux liaisons TER desservent le nord-est via Ychoux, seule gare du territoire.
Un modèle touristique marqué, avec un potentiel de diversification
S’appuyant sur des aménités territoriales fortes, fondées autour d’une offre en espaces et milieux naturels importants (lacs, forêts, océan), le tourisme est le principal moteur économique du Pays LNCA. Avec 3 000 emplois saisonniers (estimation actualisée en 2013 et 2019 qui porterait ce chiffre à plus de 4 000) et 7 000 emplois permanents (étude 2004), le chiffre d’affaires généré par les touristes en hébergements marchands s’élèverait à 362 M€ par an. L’offre d’hébergement marchand et non-marchand est très développée avec 43 hôtels, 86 campings, 11 villages de vacances et 13 résidences de tourisme. Avec près de 293 lits touristiques pour 100 habitants, le Pays LNCA affiche une densité de lits touristiques extrêmement forte. Cette forte spécialisation, qui génère un apport majeur de revenus, est porteuse de risques économiques éventuels en cas de ralentissement de l’activité touristique et/ou de détérioration des conditions d’emploi.
Néanmoins, les moteurs économiques du territoire tendent à se diversifier grâce notamment aux leviers pendulaires et productifs. Les revenus pendulaires pèsent moins que dans les autres territoires mixtes rural-urbain (7.5% au Pays LNCA contre 12.2% pour les autres territoires) ; en revanche, la part des actifs résidents qui vont travailler à l’extérieur du territoire (28,1%) est comparable à celle observée dans les territoires de même catégorie (28,7%).
Les flux pendulaires profitent au territoire : 5 346 actifs, résidant dans le territoire, travaillent hors du territoire, engendrant ainsi une captation de revenus pour le territoire (contre 3 173 actifs résidant hors du territoire et travaillant sur celui-ci). L’influence des aires urbaines limitrophes est importante : 42 % des actifs du Pays LNCA travaillent au sein de la métropole bordelaise ou du territoire de la Communauté d’Agglomération d’Arcachon Sud (COBAS). Les flux d’actifs sortants sont également importants vers les intercommunalités environnantes (Communauté de Communes Cœur Haute Lande, Jalle Eau Bourde) et l’agglomération de Mont-de-Marsan. Le territoire entretient également des échanges avec d’autres Communautés de Communes environnantes à l’avantage de ces dernières. Il offre en effet des emplois à des actifs issus des Communautés de Communes du Pays Morcenais, Maremme Adour Côte sud, du Pays Tarusate et de la Communauté d’Agglomération du Grand Dax.
Le Pays LNCA apparaît en outre moins dépendant des mécanismes redistributifs nationaux (transferts sociaux, revenus publics et pensions de retraite), nettement sous-représentés en dépit du vieillissement de la population (le poids des pensions de retraite est de 20.5% pour le Pays LNCA contre 28.6% pour les territoires de référence).
Porté par le levier touristique, ce modèle de développement induit une captation de richesses par habitant très forte, la plus élevée des territoires de contractualisation néo-aquitains.
Sous influence de ces territoires voisins, la propension à consommer localement, extrêmement faible, suggère que les centralités du territoire ne parviennent pas à contenir une évasion commerciale qui s’opère vers la métropole bordelaise et les agglomérations d’Arcachon et de Dax. Cette configuration stimule insuffisamment l’économie présentielle du territoire : la densité en emplois présentiels est inférieure à la moyenne des territoires mixtes rural-urbain.
Une forte vitalité économique
Avec la surreprésentation du moteur de développement touristique, la sphère présentielle est dominante sur le territoire du Pays LNCA, avec une augmentation de huit points entre 1975 et 2015. Néanmoins, ce dynamisme est à modérer puisque cette augmentation a été moindre en comparaison au niveau régional (+ 21 points) et national (+ 15 points). Les secteurs de l’hébergement-restauration, de la construction et des activités immobilières sont surreprésentés par rapport au niveau national.
Moins présente que dans les territoires de référence en 1975, la sphère productive a relativement bien résisté. Les emplois de cette sphère ont progressé de 11 %, ce qui distingue Landes Nature Côte d’Argent de tous les territoires de référence. Cette sphère est marquée par des spécialisations industrielles : l’industrie du bois-papier-imprimerie (dix fois plus présente qu’en province et qui emploi un salarié sur dix du territoire), l’industrie chimique et l’industrie manufacturière.
Le cumul des deux sphères a permis de stimuler la création d’emplois, en comparaison aux territoires de références (+ 36.6 points entre 1975 et 2015 pour le Pays LNCA contre -1 point pour les territoires de comparaison).
La vitalité économique du territoire observée sur longue période se confirme sur la période récente. La « Grande récession » impulsée en 2008 par la crise financière internationale a eu un impact très modéré sur le territoire. Il a été exposé plus tardivement aux cycles récessifs et a su tirer profit des périodes de reprise. Cette dynamique s’est traduite sur l’ensemble de la période 2008-2017 par une légère progression de l’emploi salarié privé (+ 0.4 %), supérieure aux moyennes régionale (+ 0.3%) et nationale (+ 0.2%). Les secteurs présentiels du commerce et de l’hébergement-restauration, à composante touristique, y contribuent largement.
L’industrie chimique enregistre également de bonnes performances, à rebours de la tendance nationale. A l’inverse, l’industrie bois-papier et le transport - entreposage subissent des pertes d’emplois supérieures aux évolutions nationales. Alors que l’orientation sectorielle du tissu économique local a joué défavorablement (-2.5 %), il semble que ce soit les capacités propres du territoire (infrastructures de transport, coordination des acteurs économiques locaux et coopérations, innovations, présence d’aménités naturelles) qui aient maintenu cette bonne trajectoire économique (+ 6.1%).
Une attractivité démographique à accompagner
Le Pays LNCA profite d’une croissance démographique en nette progression depuis les années 2000. L’intensité de l’apport migratoire (+ 2 points entre 2010 et 2015) présage d’une poursuite d’une croissance démographique soutenue pour le territoire. Néanmoins, ce sont essentiellement des seniors qui s’installent sur ce territoire : les plus de 60 ans sont 1.2 fois plus nombreux que les moins de 30 ans. Si la forte progression de la population active traduit un bon potentiel de renouvellement de la ressource en main d'œuvre, le vieillissement prononcé des artisans-commerçants-chefs d’entreprise et des cadres prive le territoire de capacités d’innovation et constitue une alerte pour la transmission d’entreprise.
Outre ses aménités littorales, le territoire possède de nombreux facteurs d’attractivités pour les touristes et les résidents :
- Le niveau d’équipements est relativement élevé pour les équipements les plus courants : le maintien de ce niveau d’équipements est essentiel pour contenir l’évasion commerciale que subit le Pays LNCA et qui traduit la difficulté des pôles du territoire à assumer leur rôle de pôle de consommation.
- Le parc de logement est récent et en renouvellement. Cependant, le taux de logements vacants (seulement 4 %) laisse apparaitre des tensions sur le marché de l’immobilier.
La dynamique démographique doit cependant être accompagnée afin de lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des terres. La problématique de la mobilité, notamment due aux déplacements domicile-travail et aux flux touristiques estivaux, devront également être étudiés sous l’angle de la durabilité.
Une situation sociale contrastée
Si l’économie du territoire s’inscrit dans la durée dans une dynamique positive, la situation sociale est plus contrastée. La distribution du revenu des ménages apparaît très favorable. Toutes les catégories de ménages, des plus pauvres aux plus aisées, affichent un niveau de revenu supérieur aux territoires de même catégorie et supérieur à la moyenne régionale pour les classes les plus défavorisées et les classes moyennes. Ce niveau de revenu élevé est susceptible de favoriser la consommation et le développement de l’économie présentielle. En outre, les situations de pauvreté sont nettement moins répandues que dans les territoires de référence (11.5 % de taux de pauvreté au sein du territoire contre 14.9% en France métropolitaine). Mais les contrats courts, liés à la saisonnalité des emplois, sont légèrement surreprésentés et l’intensité du chômage est très élevée dans l’ensemble du territoire (15.5% en 2015 contre 13.9% pour le territoire de la France métropolitaine).
Le niveau de qualification de la population est nuancé. Les habitants du territoire sont plus nombreux à détenir un diplôme que les habitants de Nouvelle-Aquitaine mais les diplômés sont moins qualifiés. Ils le sont toutefois plus que dans la moyenne des territoires mixtes rural-urbain. Les fragilités socio-économiques affectent particulièrement le centre du territoire. La Communauté de Communes de Mimizan se démarque des deux autres intercommunalités par un niveau de vie moindre, un taux de pauvreté plus élevé (sans dépasser la moyenne régionale), davantage de population non qualifiée et des pertes d’emploi entre 2008 et 2017 (lesquelles affectent également la Communauté de Communes Côte Landes Nature). Les signaux sont plus favorables dans la Communauté de Communes de Côte Landes Nature et bien plus encore dans la Communauté de Communes des Grands lacs, davantage orientée vers les agglomérations d’Arcachon/Bordeaux.
La situation de vulnérabilité du territoire
La nouvelle politique contractuelle de la Région apporte un soutien différencié en fonction du degré de vulnérabilité du territoire. Quatre domaines de vulnérabilité ont été définis au regard des compétences principales et ambitions régionales pour caractériser la situation relative des territoires :
- le revenu des ménages,
- l’emploi et le marché du travail,
- le niveau de formation de la population,
- la démographie et l’accessibilité aux services de la vie courante.
Trois niveaux de vulnérabilité ont été retenus : moins vulnérable, intermédiaire, plus vulnérable. Un indicateur synthétique calculé en fonction du nombre de domaines pour lesquels l’EPCI (établissement public de coopération intercommunale) présente une vulnérabilité a classé les intercommunalités du périmètre de contractualisation de la façon suivante :
- La Communauté de Communes de Mimizan en vulnérabilité intermédiaire ;
- La Communauté de Communes des Grands Lacs et celle de Côte Landes Nature en moins vulnérable.