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Le Sirque - Nexon - P  Laurençon - CRTNA
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Présentation de la Châtaigneraie Limousine

Le territoire Châtaigneraie Limousine comprend 44 communes et une population de 50 548 habitants. Il est composé de quatre communautés de communes : la CC Briance Sud Haute-Vienne, la CC du Pays de Saint-Yrieix, la CC du Val de Vienne et la CC Pays de Nexon-Monts de Châlus et la CC Porte Océane du Limousin.

Publié le lundi 23 mars 2020
  • #Politique contractuelle

Dynamique territoriale et caractéristiques de vulnérabilité

La Châtaigneraie Limousine comprend 44 communes regroupées au sein de 4 communautés de communes, avec une population de 50 422 habitants (population légale 2019 au 1er janvier 2022). Elle présente les principales caractéristiques suivantes :

  • une zone rurale de faible densité (41,5 hab/km²) avec une population majoritairement répartie le long des axes routiers qui convergent vers Limoges, avec la partie nord plus jeune, et la partie sud plus vieillissante
  • une économie marquée par l’agriculture (même si son poids est en net recul), une bonne dynamique de créations d’entreprise et un maillage dense de petites entreprises résilientes face aux crises conjoncturelles (sanitaire, de recrutement, prix du carburant) et aux enjeux de transition écologique ;
  • une offre culturelle riche et variée, un cadre de qualité propice aux loisirs de nature et à la découverte de lieux singuliers, un ensemble favorable à un positionnement slow tourisme ;
  • une démarche territoriale singulière d’accessibilisation du tourisme et des loisirs (engagée depuis 10 ans), soutien d’une économie de proximité et à déployer en faveur de « l’accès de tous à tout » ;
  • un bon niveau de services et d’équipements (santé, éducation, sports, loisirs, culture) mais dont l’accès est très dépendant de la voiture ;
  • la mobilité des habitants et des travailleurs, un enjeu crucial d’attractivité, d’emploi et d’inclusion sociale et levier de transition écologique, pour lequel s’exprime un besoin de politiques publiques volontaristes (cf. schéma directeur vélo et étude de mobilité) ;
  • des initiatives ESS et d’innovation sociale plurielles (circuits courts alimentaires, inclusion…) 
  • une quinzaine en émergence ou structuration au cours des 5 dernières années, génératrice de services, créatrices d’emplois non délocalisables et vectrices de transitions (écologique et environnementale, sociale, organisationnelle…).

Après une hausse très marquée entre 1999 et 2013 (+9,6%), ce territoire rural connaît une relative stabilité de sa population sur les cinq dernières années. Avec un solde migratoire positif (proche du taux annuel régional), il reste attractif mais de façon contrastée. L’accueil d’habitants doit être conforté, ce qui implique, dans le cadre de la transition écologique, la prise en compte de nouveaux comportements professionnels et familiaux, de nouveaux modes de vie en termes de consommation, de mobilité, d’énergie, de services…
Les effets de la crise énergétique pour les habitants, les candidats à l’installation et les activités doivent être contrebalancés par une politique proactive sur la mobilité, les services, l’habitat, la culture, la gestion du foncier… afin de répondre à l’enjeu d’attractivité, vital pour le territoire qui connaît par ailleurs un vieillissement de sa population et un solde naturel nettement déficitaire.

Ambitions stratégiques autour de 4 thématiques

Les centralités actives

Le travail effectué sur le programme Leader 2014-2020, la mise en oeuvre des dispositifs « Petites Villes de Demain » et les appels à projet sur la revitalisation de centres-bourgs ont remis en lumière l’importance des centralités dans nos ruralités.
Pour conforter la vitalité et l’attractivité du territoire et apporter aux résidents comme aux visiteurs l’ensemble des services, essentiels ou non, dont ils ont besoin et qui font les aménités et le bien vivre d’un espace de vie, il convient d’entretenir la dynamique et les fonctionnalités des centres-bourgs.
Il s’agit donc de concilier la mise en place de conditions d’accueil de nouveaux habitants et d’activités avec la lutte contre la déperdition énergétique, la diminution des mobilités et de l’étalement urbain.
Les actions à mener peuvent couvrir les domaines de l’habitat, de la mobilité, des services marchands et non marchands, de la gestion du foncier et des aménagements de l’espace public…

La cohésion sociale

En ces temps où les crises succèdent aux crises, l’humain doit rester au centre des préoccupations pour contrer le sentiment d’isolement voire d’abandon, et lutter contre la disparition des services à la population, dans un contexte économique, social et environnemental tendu.

La facture énergétique, l’accès à l’emploi (difficultés de mobilité, formation…), le numérique (déploiement incomplet, coût), le manque d’interconnaissance (isolement, montée de l’individualisme, méfiance entre « anciens » et « nouveaux » habitants…), la disparition de certains commerces sont autant de facteurs d’aggravation de la situation sociale.
Pour autant, les habitants, les élus cherchent des solutions pour retendre les liens sociaux et de nombreuses initiatives voient le jour. Ainsi, il se dégage une volonté d’écoute de la population et d’accompagnement des actions afin de couvrir les besoins et d’anticiper l’évolution de la demande.
Il convient donc d’encourager l’innovation sociale et de soutenir les projets de l’économie sociale et solidaire, des lieux hybrides ou tiers-lieux, de nouveaux services de type conciergeries de territoire ou d’entreprises, de soutien à l’emploi et à la formation… pour recréer autrement de l’activité, des services et du lien et activer de nouvelles dynamiques de proximité.
Il s’agit également de veiller à la prise en compte de l’accessibilité sous toutes ses formes et dans tous les domaines.
La culture et les loisirs étant deux ingrédients importants du ciment social et de l’économie locale, les acteurs publics et privés de ces secteurs doivent continuer à être accompagnés par des politiques volontaristes.

L’attractivité

Le territoire de la Châtaigneraie Limousine a besoin d’être attractif pour plusieurs raisons :

  • du point de vue démographique, son solde naturel est structurellement négatif et il doit accueillir de nouveaux habitants pour assurer le renouvellement de sa population ;
  • des points de vue économique et de l’emploi, il doit maintenir un niveau d’emplois suffisant, sauf à être de plus en plus dépendant de l’agglomération limougeaude ; 
  • du point de vue touristique et des loisirs, il doit attirer du public pour soutenir l’emploi et l’économie de ces secteurs, là où d’autres activités économiques souffrent et s’étiolent ;
  • du point de vue des services à la population, il doit les maintenir, les développer ou les recréer en recherchant une maille pertinente et des complémentarités.

Ces efforts doivent porter sur les domaines de la mobilité, des services marchands et non marchands, de l’offre de loisirs et de culture, de la valorisation du patrimoine, du tourisme différenciant assis sur un positionnement d’authenticité et de slow tourisme, de l’accès au savoir, à l’emploi et à la formation.
Le numérique est également un enjeu primordial. Le déploiement du très haut débit permet l’arrivée de télétravailleurs, favorise la création de nouveaux emplois, active de nouveaux débouchés pour la production locale. Il est essentiel dans le domaine des services à condition de réussir son accessibilisation pour tous. 

Les transitions environnementales

A l’heure du dérèglement climatique et de la raréfaction des ressources, l’ensemble de l’action publique doit agir de concert pour tendre vers des objectifs communs de réduction des gaz à effet de serre, de décarbonation de l’économie et des transports, de préservation de la biodiversité, des milieux naturels et paysagers, du cycle de l’eau…
Tout projet doit être examiné à travers le prisme du développement durable et notamment au regard de son impact sur l’environnement. Les aides publiques sont d’ores et déjà plus ou moins conditionnées au respect d’une réponse positive à ce critère.
Le territoire doit donc impérativement accélérer la transition écologique de ses activités en s’appuyant à la fois sur les PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) des communautés de communes et en soutenant leurs actions mais aussi sur les travaux menés par différents acteurs à l’instar du SABV (Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne), du CEN (Conservatoire d’Espaces Naturels) Nouvelle-Aquitaine, du Parc naturel régional Périgord-Limousin… Les opérations menées en propre ou
financées par les fonds européens territorialisés devront également s’inscrire dans les objectifs listés dans la feuille de route Néo Terra de la Région.