Depuis 1986, l’association Pourquoi pas La Ruche est un des piliers du quartier des Trois Cités de Poitiers avec ses missions d’insertion par l’activité économique. Avec la construction en 2019 d’une nouvelle cuisine, l’association a libéré des espaces permettant ainsi le développement de son activité blanchisserie - repassage et de son atelier couture.
Pour prendre la mesure du nom de cette association, somme toute assez énigmatique, il faut se rendre dans le hall des locaux de cette association en fin de matinée. Le mot La Ruche prend alors tout son sens. C’est en effet un joyeux mélange entre adhérents, habitants ou salariés du quartier qui discutent en attendant de passer à table au restaurant social et solidaire de la structure, « Les Quatr’Epices ». « Chaque jour, il y a une vraie effervescence », sourit Christian Michot, directeur de la structure depuis 2006. C’est aussi le lieu de vie où l’association organise, en lien avec le Centre socio-culturel du quartier, de nombreux rendez-vous où se pressent les adhérents.
Quid de l’autre partie du nom, « Pourquoi pas » ? « Elle date de la création de l’association qui a vu le jour en 1986 à l’initiative d’un groupe de femmes des Trois Cités soucieuses de répondre à la précarité économique, à l’isolement mais aussi de créer du lien social et favoriser la convivialité. Avec à chaque fois ce même leitmotiv lors de la création d’une nouvelle action : « Pourquoi Pas ! ».
© Pourquoi pas la ruche
30 personnes en parcours d’insertion
Au fil du temps, l’association s’est professionnalisée notamment avec le déménagement en 2006 dans des locaux flambants neufs au centre du quartier, favorisant le développement de deux chantiers d’insertion : le restaurant, qui produit 80 couverts par jour, et la boutique « Couleur Miel ». Aujourd’hui, dans ces deux chantiers, ce sont 30 personnes inscrites dans un parcours d’insertion. « Si l’activité restauration est en baisse depuis le COVID, lié à des changements d’habitudes, celle du chantier d’insertion textile, qui regroupe aujourd’hui trois activités, la blanchisserie-repassage ; la couture et la vente de vêtement de seconde-main et articles confectionnés, a connu un certain essor à partir de 2019. »
© Pourquoi pas la ruche
En ordre de marche sous la bannière Tisséna
C’est à cette date qu’une nouvelle cuisine aux normes et plus vaste (100 m2 au lieu de 60 m2), financée par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 50 000 €, a vu le jour sur un terrain jouxtant le bâtiment. « Cela nous a permis de dégager de l’espace pour les autres ateliers. » L’activité blanchisserie - repassage a été installée dans l’ancienne cuisine. « Avec des locaux plus adaptés et plus grands, nous avons pu, en plus des particuliers, prétendre à de nouveaux clients via les marchés publics et les comités d’entreprises. » En ce qui concerne la boutique, l’espace dégagé a permis d’augmenter l’espace de vente et de créer une activité retouche pour les particuliers.
Sur ce secteur, un autre événement, le COVID, a bousculé l’activité. « Lors de l’épidémie de Coronavirus nous nous sommes mis en ordre de marche pour répondre aux besoins en masques. Les structures de l'insertion par l'activité économique (SIAE) se sont mobilisées sous l’égide de la Région au sein d’un groupement de confection textile et de valorisation des textiles de seconde vie et invendus baptisé Tisséna. »
© Pourquoi pas la ruche
Un équilibre précaire
Aujourd’hui, l’objectif de cette structure est d’être une force de frappe pour répondre au marché public. Activité qui est d’ailleurs confortée par la Loi AGEC qui précise qu’aucun textile ne doit être jeté et doit faire l’objet de réemploi. « C’est ce que nous faisons ici. Par exemple pour le parc d’attraction Walibi nous a demandé de faire des sacs à partir d’anciennes bâches », explique Christian Michot.
Avec la création de ce pôle territorial de coopération économique, l’association a ainsi créé 5 postes en insertion en plus de ceux déjà existants. Chose qui a été possible en délocalisant la boutique de vente de vêtements dans le petit centre commercial du quartier, ce qui lui a permis, là encore, de gagner de la place.
« Ce sont autant de créations qui s’inscrivent toutefois dans un équilibre précaire entre favoriser l’insertion professionnelle des publics en difficulté et conforter le développement économique de l’association », conclut Christian Michot.