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Légumes d'hiver - Rawpixel
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actualité

L’alimentation de demain pousse dans le Grand Bergeracois

territoire

Grand Bergeracois

Le Grand Bergeracois est engagé dans un projet alimentaire territorial (PAT) depuis 2015. L'objectif est notamment de garantir la souveraineté alimentaire, de préserver le secteur agricole et de garantir l’accès à des produits de qualité pour tous.

Publié le lundi 18 octobre 2021
  • #Économie territoriale
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Il y a des slogans qui résument parfaitement les actions mises en place. C’est le cas avec le projet alimentaire territorial du Grand Bergeracois : « Aller de la fourche à la fourchette ». Une baseline, comme on dit en marketing, qui présente bien le projet réalisé dans la sous-préfecture de Dordogne et dévoile déjà les multiples facettes et implications que doit avoir un projet alimentaire territorial (PAT).

Le Grand Bergeracois s’est engagé dans cette direction suite au rapport de l’ex-députée de Dordogne Brigitte Allain, « Et si on mangeait local …», remis en octobre 2015, avec la volonté d’engager une initiative d’un projet alimentaire territorial sur le sujet. Le Grand Bergeracois a saisi  l’opportunité en créant un poste d’animateur pour le suivre et trouver les moyens financiers. Un poste aidé à hauteur de 15.000 euros par la Région Nouvelle-Aquitaine.
Des groupes de travail se sont mis en place rapidement soutenus par de nombreux partenaires pour aider à la structuration de ce type de projet novateur en 2016 avec toute la méthodologie nécessaire. Et dès la fin 2016, le projet est initié grâce à la « charte d’ambitions du projet alimentaire du Grand Bergeracois ».

Souveraineté alimentaire du territoire

Une ambition forte se dessine dès la première des huit orientations stratégiques du projet alimentaire territorial : « Assurer la souveraineté alimentaire du territoire ». Comme l’explique l’animatrice du PAT : « Nous sommes un territoire agricole pour lequel l’agriculture représente une activité économique très importante. Le PAT permet d’être au cœur des thématiques d’avenir ».
Elle complète : « la volonté de la « fourche à la fourchette » est d’agir sur tous les plans : de la production jusqu’à la consommation. Donc en considérant l’installation agricole, le foncier, l’économie, la transmission à d’autres territoires, le social mais également les déchets et gaspillages, etc. Bref, tout ce qui est connexe à la consommation alimentaire. »

Cela commence donc par la souveraineté alimentaire du territoire. Si, il y a quelques années, on parlait d’indépendance alimentaire, cela n’était pas pérenne et restreignait la production au seul territoire défini. « La souveraineté alimentaire permet de maintenir les paysages, d’assurer l’économie locale et de favoriser l’installation agricole. Nous ne sommes pas un territoire sur lequel il y a des grosses industries qui embaucheraient 1 500 personnes. Notre point fort, c’est l’agriculture, le tourisme et l’économie présentielle », indique l’animatrice du PAT.

Sans oublier le social avec l’accès à la qualité des produits pour tous. Comme l’explique le Grand Bergeracois, le territoire promeut des produits agricoles locaux de qualité, c’est-à-dire offrant sécurité sanitaire, équilibre nutritionnel et qualité gustative, et économiquement accessible à tous les habitants quels que soient leurs revenus.

Préserver la production alimentaire, génératrice d’emplois

Le foncier représente un travail important de ce PAT car maintenir le foncier agricole c’est préserver le potentiel de production alimentaire du territoire. « L’objectif est de maintenir les paysages et de préserver les terres arables. Les zones d’activités agricoles doivent être utilisées à bon escient. Il ne faut pas que cela serve uniquement à la construction. Notre activité économique c’est l’activité agricole, on doit la prendre en compte dans notre développement. » Le programme d’excellence alimentaire de la communauté d’agglomération bergeracoise (CAB) œuvre dans ce sens pour reconquérir les captages d’eau potable pour créer une ceinture verte autour de Bergerac. Ces actions permettent alors de favoriser le renouvellement des générations d’exploitants agricoles. Si l’agriculture est vivrière, elle est aussi génératrice d’emplois.

Le projet alimentaire territorial, novateur, a aussi vocation à essaimer dans tous les territoires de la région Nouvelle-Aquitaine.

Un atelier de transformation de produits agricoles

L’un des maillons essentiels du programme d’excellence alimentaire de la communauté d’agglomération bergeracoise (CAB) est le projet de plateforme logistique, de légumerie et d’atelier de transformations multi-espèces. Cet outil est en cours de montage. Il s’agit d’offrir la possibilité aux agriculteurs de stocker et massifier leur production. Le projet permettra aussi, si besoin, de transformer voire d’expédier leurs produits, avec la possibilité de les passer en surgélation ou conserverie.
L’animatrice du PAT explique : « Ce projet est parti d’une réflexion du projet alimentaire territorial du Grand Bergeracois. La CAB a été très proactive sur le besoin de structurer une filière pour la restauration collective. Cela nécessitait la mise en relation des acteurs et des outils. » L’atelier de transformation a pour objectif de rémunérer les agriculteurs à un juste niveau, tout en créant de la valeur ajoutée et de la valorisation économique pour le territoire. La plateforme doit ouvrir fin 2021 est aidée par la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 402 931 euros (sur un total de 1 864 722 euros).