En s’appuyant sur une lecture partagée des enjeux, le Territoire et la Région s’accordent pour retenir la stratégie partagée suivante déclinée en 3 axes stratégiques.
Aménager le territoire de demain
L’enjeu de cet axe est de repenser l’aménagement du territoire dans une vision prospective sans oublier son histoire et sa réalité actuelle. Ainsi, le territoire souhaite repenser son rapport au sol : en effet, le sol matérialise à la fois une source de valeur, une propriété, un support de production ou encore une réserve naturelle. Le sol est aussi source, lieu, support de flux : économiques (échanges) ou naturels (cycle carbone, azote, eau).
Le sol est ainsi le paramètre territorial qui donne du sens à des données aussi différentes que : la densité de population, le pourcentage d’emplois industriels situés physiquement sur le territoire mais dépendants de centres de décisions extérieurs à celui-ci ; le volume de production agricole exportée ; la performance énergétique du m² habité ou encore le nombre de m² vacants ; la quantité de matière organique ou de carbone stockée dans le sol ; le nombre de km de voies cyclables sur le territoire ; la distance minimale d’accès à tel service public ou à un « premier » commerce ; le nombre de véhicules ou de passagers qui se contentent de traverser le territoire grâce à l’autoroute ou à la LGV ; les gaz à effet de serre issus des activités qui se déroulent sur le territoire.
- Comprendre, occuper et gérer les sols dans la perspective de la Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
- Développer les maillages locaux dans la perspective d’un territoire Net Zéro Carbone (mobilité, numérique, trame verte et bleue…)
- Optimiser le foncier (bâti, friche)
Rechercher et renforcer les ressources de l’adaptation aux changements globaux
La vulnérabilité fait partie des constantes châtelleraudaises qui ressortent des diagnostics établis par les observateurs. Cette situation durable a justifié un soutien spécifique de la Région sous la forme d’un Contrat néo-Aquitain de Développement de l’Emploi Territorial (CADET). L’analyse économique récente du territoire n’a pu que confirmer les fragilités de celui-ci et des tendances, en ce qui concerne l’emploi industriel en particulier ou la qualification des salariés, sans signes prometteurs de bifurcation prochaine. Au plan
économique, la crise énergétique et les tensions sur le marché des matières premières amplifient la vulnérabilité. Mais la sensibilité du territoire à la sécheresse s’avère être aussi un motif d’inquiétude.
Il restera difficile de faire évoluer rapidement la structuration profonde du territoire, et le poids de l’histoire, en agissant directement et mimétiquement sur les facteurs de vulnérabilité. En revanche, en complément des actions de ce type qui peuvent se
poursuivre, une approche indirecte et plus globale permet d’inscrire les défis économiques connus dans des évolutions qui dévoilent aussi d’autres opportunités. La crise sanitaire, par exemple, a révélé sur le territoire une très bonne capacité de s’organiser
différemment et de proposer rapidement de nouvelles offres de service (drive fermier, recyclage des masques sanitaires..). Il y a dans les crises énergétiques, dans la crise alimentaire, dans la crise des matériaux, dans l’adaptation au changement climatique, de quoi inspirer des orientations qui peuvent se traduire économiquement par la conversion de sites industriels, par le lancement de nouvelles filières, par des organisations inventives, comme la démarche Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD).
Le deuxième axe met donc en avant l’idée d’économie des ressources pour dire :
Premièrement, le développement territorial passe par une connaissance et une mobilisation de toutes sortes de ressources (économiques, sociales - capital spécifique du territoire, naturelles).
En second, la nécessité d’économiser les ressources disponibles, d’en prendre soin, de les cultiver, ce qui ouvre de nouveaux champs et appelle de nouvelles pratiques économiques.
- Pourvoir les besoins en emplois du territoire et favoriser l’adéquation entre l’offre et les besoins des acteurs économiques
- Initier une démarche circulaire et économe de la gestion des ressources dans une approche de renforcement du tissu économique local
- Anticiper les mutations à venir pour s’adapter au changement climatique
Affirmer le positionnement stratégique du territoire dans ses interdépendances et dans ses rapports avec ses multiples environnements
La stratégie territoriale passe par une définition des objectifs et un recensement des ressources mobilisables. Elle exige aussi de tenir compte de l’évolution des multiples environnements (législatif, institutionnel, marché, environnement naturel). C’est d’autant
plus vrai pour un territoire qui a l’habitude de se percevoir comme intermédiaire, dépendant, exposé, vulnérable : entre Poitiers et Tours ; ville moyenne ; très sensible à la fiscalité des entreprises ; à la recherche de son attractivité.
L’’enjeu de ce troisième axe est de positionner le territoire de manière affirmative dans ses interdépendances inévitables (politiques contractuelles, réseaux de transport, marchés agricoles), de tirer parti de la décentralisation de certains systèmes (alimentaire, énergie, mobilité) et enfin de se projeter dans des mondes plus larges pour y jouer un rôle contributif (instances de gouvernance régionale, monde de la recherche, innovation
technologique, changement climatique). Il s’agit de déployer des stratégies appropriées à la mesure et à la situation du territoire. Il s’agit également de miser sur les notoriétés possibles, ce qui est une façon de travailler l’identité, et sur les contributions à des
dynamiques communes, ce qui renforce la confiance.
- Faire évoluer le système énergétique en faveur de la production locale et de nouvelles modalités d’approvisionnement
- Organiser et renforcer les dynamiques propres au système alimentaire local
- Réguler le système de mobilité par des offres adaptées et incitatives
- Territoire participatif et contributif (rayonnement, notoriété, implication dans des projets de recherche et dans les chaires de l’université, participation aux réseaux régionaux, etc.)