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Vignobles de Buzet - Albret Tourisme
Document stratégique

Diagnostic territorial de l'Albret

Dans le cadre d’une politique territoriale solidaire et co-construite, la Région réalise des diagnostics territoriaux qu’elle partage avec les acteurs concernés pour mettre en évidence la capacité des territoires à se développer et à capitaliser sur ce potentiel.

Revenus captés, dynamiques du tissu économique, attractivité, niveau de cohésion sociale, niveau de formation de sa population, accessibilité aux services de la vie courante… tous ces éléments sont analysés pour aboutir à une stratégie de développement et un plan d’actions adaptés aux spécificités locales.

L’Albret se situe au sud-ouest du département du Lot-et–Garonne, aux frontières des Landes et du Gers. Il correspond au périmètre de la communauté de communes d’Albret communauté, issu de la fusion, en 2017, des communautés de communes du Val d'Albret, des Coteaux de l'Albret, et du Mézinais. En 2015, il compte 26 371 habitants répartis dans 33 communes. Territoire peu dense à forte vocation agricole, il est animé par le pôle urbain de Nérac (11 700 habitants, 4 500 emplois en 2015) qui concentre 45 % de la population du territoire et 55% de l’emploi. Il offre l’ensemble des équipements les plus courants ainsi que quelques équipements dits « de la gamme supérieure » (lycée d’enseignement général et technologique, lycée professionnel, hôpital, cinéma, musée…). L’Albret se caractérise ainsi par une « double dimension rurale et urbaine »1.

Le territoire est non seulement polarisé par Nérac, mais aussi par le pôle voisin d’Agen. A l’ouest du territoire, 15% de la population de l’Albret résident dans la couronne de l’aire urbaine d’Agen. Ainsi le pôle d’Agen exerce une influence certaine sur le territoire, à la fois par les emplois qu’il offre à près de 2 000 actifs qui résident en Albret mais aussi par l’accès qu’il permet à l’ensemble des équipements de la gamme supérieure (y compris spécialités médicales). Le pôle gersois de Condom exerce une influence beaucoup plus limitée sur le sud du territoire.

L’Albret est relativement bien desservi : traversé dans sa partie Nord par l’A62 qui le relie à Bordeaux et Toulouse en 1h30. Les accès sont cependant limitrophes au territoire (Damazan, Agen). L’accès au réseau ferroviaire se fait aussi dans une relative proximité (via les gares de Port-Sainte-Marie et Aiguillon pour le TER et Agen pour le TGV, qui met l’Albret à un peu plus de 4 heures de Paris).

Un modèle de développement peu porteur

L’Albret dispose d’un modèle de développement de type « social - retraite – pendulaire » mis en évidence par une surreprésentation de trois moteurs dans le processus de captation de revenus en provenance de l’extérieur : les transferts sociaux, les pensions de retraite et les revenus « pendulaires », importés par les actifs qui résident dans le territoire et travaillent hors de son périmètre. Ce modèle s’avère déséquilibré et peu porteur : il s’appuie de moins en moins sur les revenus productifs exportateurs et traduit une dépendance croissante aux mécanismes de redistribution nationaux (transferts sociaux et pensions de retraite), du fait d’une situation sociale défavorable et d’un vieillissement relativement prononcé de la population. Bien que les activités productives concurrentielles soient proportionnellement plus présentes dans l’Albret qu’en moyenne dans les territoires mixtes rural-urbain de Nouvelle-Aquitaine, les capacités productives exportatrices ne pèsent pas davantage dans le processus de captation de revenus et semblent s’éroder.

Le poids des revenus « pendulaires » est extrêmement important. Il s’explique par le fait que le territoire est davantage pourvoyeur de main d’œuvre que d’emploi (on y compte 139 actifs pour 100 emplois) et par une forte intensité des mouvements d’actifs qui vont travailler à l’extérieur du territoire (35 % des actifs). Le modèle de développement de l’Albret semble donc se « résidentialiser » grâce à sa dimension pendulaire et au poids des pensions de retraite. Pour autant, les revenus touristiques restent largement sous-représentés dans la captation de revenus du territoire.

Au final, malgré l’importance des revenus pendulaires et des pensions de retraite (toutefois limitées par un montant moyen des retraites plutôt faible) dans le processus de captation de revenus, le modèle de développement induit un potentiel de captation de richesses très faible. De plus, la propension à consommer localement apparaît sensiblement moindre que dans les territoires de même catégorie, ce qui suggère un phénomène marqué d’évasion commerciale. Ainsi, l’économie présentielle, qui répond aux besoins de la population présente sur le territoire (résidente ou touristique) est faiblement stimulée comme en atteste la densité d’emplois présentiels parmi les plus faibles des territoires de contractualisation de la région.

Mutations économiques de long terme et crises économiques récentes affectent l’économie locale

Le tissu économique du territoire a enregistré comme partout une profonde mutation entre 1975 et 2015. La part de l’emploi dans la sphère présentielle s’est fortement accrue et s’explique surtout par l’effondrement des emplois productifs exportateurs,  symptomatique  de   profondes   restructurations   économiques  (- 41,8 % contre - 14,5 % en région et - 15,3 % en province entre 1975 et 2015). Toutefois l’emploi présentiel a progressé de façon sensiblement moins soutenue que dans les territoires de comparaison2. Le tissu économique de l’Albret conserve ainsi une forte orientation productive : 43% des emplois relèvent de cette sphère contre 34% en France de province (2015).

Le territoire a été durement touché par les crises récentes: entre 2008 et 2017, il a perdu 13% de ses emplois salariés (- 297 emplois). Les pertes d’emplois, marquées au cœur de la crise de 2008-2009, l’ont été plus encore entre 2011 et 2014. Sur la période récente (2014-2017), l’emploi salarié privé se stabilise dans une conjoncture nationale et régionale de reprise. L’analyse des « causes » de ces pertes entre 2008 et 2017 indique que l’effet structurel a été « neutre » (-0,1%) : si chacun des secteurs d’activité qui composent le tissu économique local avait évolué comme au niveau national, le territoire n’aurait perdu « que » 0,1 % de ses emplois salariés. C’est un effet local particulièrement négatif (-9,6%) qui « explique » les pertes d’emplois salariés entre 2008 et 2017. Il interroge la structuration de l’écosystème local et la capacité de coordination des acteurs locaux dans un tissu économique particulièrement éclaté où les TPE sont très majoritaires.

L’économie territoriale est fortement structurée par l’agriculture (17% de l’emploi) qui bénéficie de la présence de plusieurs semenciers (Syngenta, KWS, Limagrain…) et qui peut prendre appui sur deux clusters au sein d’une « technopole dédiée à l'innovation en agriculture » : un cluster Machinisme agricole (agroéquipements) et un cluster Plantes (produits phytosanitaires naturels). Le territoire est aussi renommé pour sa viticulture avec l’AOC Buzet. Le vieillissement prononcé des agriculteurs exploitants rend la question de la transmission des exploitations stratégique : en 2015, 56 % des exploitants ont 50 ans ou plus, soit 4 points de plus que la moyenne régionale.

En plus de l’agriculture, trois secteurs industriels spécialisent fortement le tissu économique territorial : l’industrie du bois, papier, imprimerie, la métallurgie et l’agroalimentaire. L’hébergement médico-social et action sociale est le seul secteur d’activité présentiel à spécialiser le tissu économique, il emploie 14,6% des effectifs salariés du territoire mais perd des emplois entre 2008 et 2017 alors qu’il en gagne dans les territoires de comparaison.

Une situation sociale dégradée

Le niveau de vie des ménages est sensiblement inférieur à celui des ménages des territoires de même catégorie, notamment pour les classes défavorisées et moyennes. Il est a fortiori beaucoup plus bas qu’en Nouvelle-Aquitaine. Les situations de pauvreté sont répandues: en 2015, le taux de pauvreté s’élève à 15,7% soit 2 points de plus que celui de la région. La part des actifs à temps partiel (22,6%) est très importante et supérieure à tous les territoires de comparaison.

Le niveau de qualification de la population demeure faible: 36% des 15 ans et plus non scolarisés ne disposent pas d’un diplôme qualifiant. Ce constat se vérifie aussi chez les moins de 40 ans. Parmi les 15-24 ans, c’est un jeune sur 4 qui est dans ce cas.

L’intensité du chômage reste relativement contenue. Le nombre de chômeurs progresse moins entre 2010 et 2015 que dans les territoires de comparaison. Mais ce constat s’explique en partie par une baisse de la population active.

Poids des revenus productifs et sociaux captés par le territoire - 1 – Albret
Poids des revenus productifs et sociaux captés par le territoire - 1 – Albret
Poids des revenus productifs et sociaux captés par le territoire - 2 – Albret
Poids des revenus productifs et sociaux captés par le territoire - 2 – Albret
Dynamique de l'emploi salarié – Albret
Dynamique de l'emploi salarié – Albret
Niveaux de qualification de la population - Albret
Niveaux de qualification de la population - Albret
Capacités d'hébergement touristique - Albret
Capacités d'hébergement touristique - Albret
La synthèse du diagnostic à télécharger