Lancé en 2014 à Saint-Jean-d'Angély, le pôle Val Bio Ouest accueille, conseille et installe les entreprises engagées dans l'agriculture biologique.
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Le Val Bio Ouest favorise l'implantation et le développement de projets agroalimentaires et biologiques. Implanté depuis 2014 à Saint-Jean-d'Angély, en Charente-Maritime, ce réseau intégré a été conçu comme un lieu d'échange, de conseil et d'installation des entreprises engagées dans la filière bio.
Première et deuxième transformation
© Françoise Roch
« Ce pôle d'activité est dédié aux activités de première et deuxième transformation des grandes cultures. Notre ADN est d'y soutenir la valorisation des productions biologiques issues de nos territoires », avance Martine Cavaillé. Chargée de l'animation de Val Bio Ouest, elle assure aussi la coordination d'Interbio Nouvelle-Aquitaine. Cette association soutenue financièrement par la Région Nouvelle-Aquitaine et la communauté de communes (CdC) Vals de Saintonge sont à l'origine d'un partenariat original pour encadrer Val Bio Ouest. « L'idée a émergé en 2014 et visait à parler de la filière bio ailleurs que dans des lieux réservés aux négociations commerciales », renchérit Martine Cavaillé. Val Bio Ouest propose ainsi aux entrepreneurs un accompagnement complet au montage de leurs dossiers – permis de construire, raccordement aux réseaux, subventions, etc. Installé dans l'hôtel d'entreprises Arcadys, ce pôle possède aussi des bureaux à louer et une salle de réunion modulable à proximité immédiate de l'autoroute A10.
Foncier pour projets bios
© Françoise Roch
Ce réseau intégré dispose surtout d'un atout considérable : du foncier disponible et entièrement réservé aux sociétés spécialisées dans la filière bio. « Nous avons encore 12 hectares à proposer à des prix accessibles et négociés spécialement pour la bio », souligne la coordinatrice d'Interbio. La Corab, une coopérative de producteurs 100% bio, y a justement installé ses silos et s'apprête même à doubler leurs capacités. « Les travaux vont débuter d'ici la fin de l'année. C'est un outil indispensable pour sécuriser la filière », explique Camille Moreau, son directeur. Val Bio Ouest a apporté son aide dans le montage de ce dossier avoisinant les 4 millions d'euros, précise Martine Cavaillé. « Ce lien avec Val Bio Ouest donne de la visibilité à nos projets. Tous les acteurs de la filière s'y croisent et s'y côtoient », souligne Camille Moreau. Depuis ses bureaux angériens, la Corab collecte entre 8000 et 9000 tonnes de graines – une trentaine au total, des blés aux tournesols en passant par les haricots, rouges ou blancs – auprès de ses 180 agriculteurs adhérents. « Tout est destiné à l'alimentation humaine, insiste son directeur. Cette diversification permet d'atténuer les risques liés aux marchés, de faire tourner les cultures en fonction des terres et de leurs potentiels tout en évitant les impasses techniques. » Présente dans six départements de la Nouvelle-Aquitaine, cette coopérative réalise un chiffre d'affaires de près de 8 millions d'euros et emploie 16 salariés.
Jean et Lisette
© Françoise Roch
Construire les silos de la Corab, à quelques encablures du centre-ville de Saint-Jean-d'Angély, n'a pourtant pas été aisé pour des raisons de sécurité. « Mais cela permet d'expliquer notre activité. Tous ceux qui œuvrent entre les agriculteurs et les supermarchés sont invisibles », regrette Camille Moreau. À deux pas de ces silos s'est récemment installée la biscuiterie Jean et Lisette forte d'une trentaine de salariés. Là, c'est le réseau de gaz qu'il a fallu acheminer jusqu'au site. Un véritable casse-tête que Val Bio Ouest et les porteurs de projet ont dû résoudre avant d'entamer la production en juillet 2018. « Nous y fabriquons des biscuits bio ou diététiques avec des farines 100% bio et un maximum de matières premières locales », détaille Marie Berger, la directrice de cette biscuiterie qui apprécie l'aide, le réseau professionnel et les relais offerts par Val Bio Ouest.
Sablés, cookies, tartelettes et autres petits beurres : plus de 300 000 biscuits y sont fabriqués chaque jour, en moyenne, grâce à deux lignes de production opérées en 2x8. La biscuiterie Jean et Lisette travaille pour différents distributeurs dont l'enseigne rochelaise Léa Nature, l'un de ses actionnaires. Elle a également lancé sa propre marque au printemps dernier. Un clin d’œil au passé de Saint-Jean-d'Angély où était autrefois implanté l'entreprise Brossard. « Jusqu'à 700 salariés y ont travaillé. Jean et Lisette, c'est aussi redonner une marque aux Angériens », sourit Marie Berger. La biscuiterie se démène aussi pour réduire son impact environnemental. « Nous travaillons actuellement aux réglages de nos fours pour réduire nos factures et améliorer les qualités de cuisson », avance Marie Berger qui planche également sur la rationalisation des transports et des emballages. L'an dernier, Jean et Lisette a réalisé un chiffre d'affaires de près de 5,6 millions d'euros et vise à moyen terme les 8 millions d'euros. Une réserve foncière sur le pôle Val Bio Ouest lui permettra de s'agrandir.