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actualité

Lapidiales : la galaxie des pierres levées

territoire

Saintonge Romane

À Plassay, des sculpteurs et sculptrices du monde entier participent à l'édification de la « Galaxie des pierres levées ». Dédiée aux cultures du monde, cette œuvre monumentale formée de 365 mégalithes sera achevée vers 2060 et se visitera librement dès le printemps prochain.

Publié le mercredi 28 septembre 2022
  • #Équipements culturels
  • #Manifestations culturelles
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Ce projet parle des cinq continents et de toutes les cultures, c'est magique. Je suis fier d'y avoir participé », assure Philippe Stemmelen, un sculpteur installé à Brantôme-en-Périgord (Dordogne). L'une de ses œuvres, achevée en 2019, rejoindra dans les mois à venir la « Galaxie des pierres levées », une œuvre monumentale créée de toutes pièces à Plassay, une commune située au cœur de la Saintonge romane, en Charente-Maritime.

Un haut lieu culturel et touristique

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Sur un terrain de 5 hectares, 365 mégalithes y seront dressées sous la forme d'une galaxie appelée à devenir un haut lieu culturel et touristique. Ces œuvres sculptées dans une pierre de taille locale y magnifieront l'art autant que les civilisations et leur mémoire. « Nous avons sculpté 60 pierres, il en manque encore 300. Ça devrait nous demander près de 40 ans », résume Alain Tenenbaum, le directeur artistique des Lapidiales. Fondée en l'an 2000, cette association accueille chaque année en résidence plusieurs sculpteurs dans l'ancienne carrière des Chabossières située à Port-d'Envaux et déjà visitée par près de 100 000 personnes. De ces rencontres et créations a germé l'idée d'un projet bien plus vaste : la « Galaxie des pierres levées ».

Une oeuvre gigantesque

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« L'idée, c'est de célébrer les cultures du monde », insiste Alain Tenenbaum qui mûrit ce concept depuis plus de 15 ans. Évaluée à près de 1,4 million d’euros, la « Galaxie des pierres levées » bénéficiera du soutien de l’État et de l'Europe, du Département de la Charente-Maritime, de la communauté de communes Cœur de Saintonge et de la Région Nouvelle-Aquitaine – à hauteur de 180 000 euros. Ces fonds ont d'ores et déjà permis de planter le décor de cette œuvre gigantesque, d'en végétaliser les abords et d'installer les cheminements piétonniers. « Les cinq pierres mères ont aussi été mises en place. Situées au centre de la galaxie, elles symbolisent les cinq continents. Elles sont disposées autour d'une agora de 10 mètres de diamètre conçue pour accueillir des débats, des rencontres », détaille Alain Tenenbaum qui a utilisé le nombre d'or et la suite de Fibonacci pour dessiner les courbes données à cette « Galaxie des pierres levées ». Les 60 premières sculptures seront, elles, disposées d'ici le printemps prochain. Toutes ont été réalisées ces dernières années au sein des Lapidiales en prévision de ce moment. « De six à huit sculpteurs sont invités chaque année durant six semaines à Port-d'Envaux. Tous sont choisis et cooptés par d'autres artistes déjà passés par les Lapidiales », souligne leur directeur artistique qui n'impose aucun courant artistique et entend leur laisser une entière liberté de création. Seuls les outils mécaniques sont prohibés : chaque bloc de pierre – 2,80 mètres de haut pour 80 centimètres de large – doit être taillé à la main !

Le nombre d'or et la suite de Fibonacci
Les propriétés algébriques du nombre d’or et de la suite de Fibonacci sont liées et participent de théories esthétiques remontant à l’antiquité.

Une résidence qui séduit les sculpteurs

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Cette ligne de conduite séduit largement les sculpteurs conviés aux Lapidiales. « En dehors de mon atelier, c'est le seul endroit où j'ai pu tailler uniquement à la main, confirme Philippe Stemmelen. En résidence, nous n'avons pas souvent le temps, il faut souvent dégrossir avec des machines. Aux Lapidiales, on a six semaines alors j'ai pris mon pied. J'étais complètement dans mon élément. » Lui devait plancher sur le thème de l'Afrique de l'Ouest et a choisi de représenter « Mamie Wata », une divinité aquatique souvent représentée sous les traits d'une sirène, mi-femme mi-poisson. Installée à Preignac (Gironde) et invitée cet été à apporter sa pierre à l'édifice, Coralie Quincey a, elle, travaillé sur les Pays baltes. « J'ai dû me plonger dans leur mythologie, raconte cette sculptrice. J'ai finalement été séduite par la déesse Frigg, l'épouse d'Odin et protectrice des femmes. » L'approche manuelle imposée par les Lapidiales lui a également beaucoup plu : « Cela peut faire peur au départ mais on nous donne le temps et une pierre adaptée. Cela demande beaucoup d'énergie mais j'y ai pris beaucoup de plaisir ! Le travail, dans cette ancienne carrière, est aussi méditatif, apaisant ».

200 000 visiteurs chaque année

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Coralie Quincey souligne comme Philippe Stemmelen la portée de ce projet : « Nos pièces font partie d'une œuvre collective, ça leur donne une toute autre dimension. Je ne connais pas d'équivalent nous laissant autant de liberté ». Alain Tenenbaum rappelle, lui, que la « Galaxie des pierres levées » sera reliée à d'autres sites touristiques et culturels de la région via les « Sentiers de la pierre », des cheminements pédestres et cyclistes. Près de 200 000 visiteurs sont espérés chaque année à Plassay où cette œuvre monumentale sera accessible gratuitement. Entre six et dix nouvelles sculptures, réalisées aux Lapidiales, y prendront place chaque année jusqu'en... 2060.

Relié aux itinéraires de véloroute
Juste à côté de Plassay, Port d’Envaux marque le début d’une boucle locale de véloroute de 77km, la Roue blanche qui relie La Flow vélo à la Vélodyssée.