Lieu dédié aux 11-30 ans, la Cité de la jeunesse et des métiers (CJM) a ouvert ses portes en septembre dernier à Bressuire (Deux-Sèvres). Elle constitue un espace où les jeunes peuvent s’informer, se rencontrer, échanger et construire des projets.
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Dans le vaste hall de 300 m2 de la Cité de la jeunesse et des métiers, donnant sur le parvis de la gare de Bressuire, l’activité évoque une ruche en ébullition. Chaque jour, près de 150 jeunes et moins jeunes aiment se retrouver dans les différents espaces mis à leur disposition. Certains sont juste-là pour passer un moment ensemble à discuter. D’autres cogitent par groupes sur un projet. Plusieurs sont à la recherche d’informations dans l’espace documentation ou, pour plus de tranquillité, s’isolent dans l’espace coworking et révisent leurs cours en attendant le bus. « Le fait qu’ils se soient appropriés l’endroit montre que le pari est déjà gagné », souligne Pierre-Alexandre Gagnant, directeur de cette toute nouvelle structure dédiée aux 11-30 ans qui a vu le jour en septembre dernier. « Et je dois dire que nous avons même été surpris de l’ampleur de l’engouement. En moins de 4 mois, nous avons accueilli plus de 3 400 jeunes. »
© Françoise Roch
Une structure unique au niveau national
Surpris, car lorsque la communauté d’agglomération du bocage bressuirais a posé les bases de cette structure, dès 2014, au moment de la création de l’agglomération et de sa politique jeunesse, elle n’avait aucun point de référence. Dans le paysage national, il n’existe pas de structure de ce type regroupant dans un même lieu une majorité d’acteurs en lien avec la jeunesse à l’échelle d’un territoire aussi vaste (33 communes).
« Pour nous guider dans notre choix, nous avons effectué un diagnostic du territoire qui a mis en lumière la part importante de la tranche d’âge des 11-30 ans, soit près de 15 000 jeunes », précise André Guillermic, vice-président de l’agglomération en charge de la jeunesse, des sports, de la politique de la ville et de la santé. « Nous avons aussi identifié leurs besoins. Ils étaient, somme toute, les mêmes que ceux de n’importe quel territoire et concernaient la culture, l’animation, l’information, la possibilité de monter des projets… avec toutefois, une réelle attente en matière d’accompagnement et des lieux de rencontre. »
Un lieu ressources pour l’ensemble du territoire
Deux outils ont ainsi été envisagés pour répondre à ces besoins : « la mise en place d’animateurs référents jeunesse sur l’ensemble des territoires de l’agglomération dans une logique de maillage, rendue possible par l’implication des structures engagées localement dans ce travail, et la création d’un lieu ressources que nous avions baptisé provisoirement la Cité de la jeunesse et des métiers (CJM) et dont le nom est resté. »
Ces deux initiatives ont bénéficié en 2016 d’importants financements suite à un appel à projet ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) auquel la maison de l’emploi avait répondu. Entre les études et les travaux trois ans auront été nécessaires pour que la Cité sorte de terre, pour un montant total de 4,8 M€, financé en grande partie par l’Etat mais aussi les collectivités locales, dont la Région Nouvelle-Aquitaine (700 000 €).
Diversité des services
Autour de ce projet, ont été associés des partenaires du territoire qui s’inscrivent et développent cette politique jeunesse et se partagent les 1200 m2 restant du lieu, comprenant des bureaux et des salles de réunion. Certaines structures y sont en permanence comme la maison de l’emploi, CAP emploi, Bocage Gâtine jeunesse, BoGaJe, (anime le projet jeune du territoire), Agora-maison des adolescents (cellule d’écoute pour les jeunes) ou encore le service jeunesse de l’agglomération. Puis, d’autres y sont présentes plus ponctuellement : la protection judiciaire de la jeunesse, l’association au droit à l’initiative économique, l’association Pass’haj (solutions de logements à destination des jeunes).
« Du fait de la diversité des services proposés, quels que soient l’envie, le besoin, les rêves d’un jeune, il y trouve toutes ses réponses », poursuit Pierre-Alexandre Gagnant. Et ici, la part de l’informel est très importante. « Le plus important est qu’il passe la porte de la CJM. Les premières fois, il y viendra pour discuter avec ses amis et le fait de fréquenter le lieu, ça l’ouvrira sur d’autres intérêts ou attentes. »
Pour et par les jeunes
Très vite, les premiers concernés par cette Cité ont souhaité s’associer pleinement aux décisions, via la constitution d’un conseil des jeunes, d’une quinzaine de membres, qui est amené à décider des actions. Et l’ambition de cette structure est d’agir à l’échelle de l’agglomération, voire du département. Concrètement, plusieurs initiatives sont d’ores et déjà envisagées : un dispositif microprojets doté d’une bourse de 1000 € pour chaque projet lauréat ; une manifestation en avril « 24h pour réaliser un film en équipe » ou encore avant l’été, un festival « Fabrik à DécliK » où pendant 3 jours des jeunes d’horizons divers et des acteurs du territoire vont agir ensemble pour s’inspirer, mieux se connaître, débattre, créer des déclics et donner l’envie d’agir. En somme, un résumé de ce qu’est la CJM.