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actualité

La Ceinture verte, médaille d’or de l’alimentation locale

territoire

Grand Pau

Permettre aux citadins de bien manger et aux maraîchers de bien vivre, voici le but de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Ceinture verte Pays de Béarn, créée en 2020. Ensemble, des acteurs publics et privés unissent leurs forces afin de relocaliser l’agriculture nourricière en soutenant l’installation d’exploitations à dimension humaine.

Publié le mercredi 9 février 2022
  • #Économie territoriale
  • #Agroalimentaire
  • #Particulier

Visseuse et planches de bois en mains, Lore et Alexandre s’affairent à la préparation de tables destinées à recevoir leur premiers semis. Arrivé sur son exploitation de Rontignon en novembre dernier, le couple prépare son projet agricole depuis plusieurs années. “Nous avons passé neuf mois en Colombie, dont une partie dans un potager au cœur de la jungle”, se souvient la jeune femme. Ensuite, le duo parfait son apprentissage durant un an dans une exploitation du Centre de la France. Mais c’est bien depuis l’Amérique du Sud, qu’ils découvrent le projet Ceinture verte.

Une alimentation bio en quantité et en qualité

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Accélérer la relocalisation alimentaire et favoriser les circuits-courts, telle est la mission de la Ceinture verte Pays de Béarn. Cette structure fédératrice favorise l’installation de maraîchers sur le territoire. A sa tête, Doris Robert est la directrice générale. En rapprochant l’agriculture nourricière des zones urbaines, “l’objectif est de donner accès aux consommateurs à des légumes bio et locaux en plus grande quantité pour une alimentation de meilleure qualité”.  En ce domaine, l’offre est largement inférieure à la demande pour le moment. Selon les études de la SCIC, “il faudrait une centaine d’exploitations comme celle-ci pour couvrir 20% des besoins de l’agglomération de Pau”.

Délai d'installation au minimum

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Pour cela, la coopérative fournit des exploitations clés en main avec une mise en place rapide. Après avoir trouvé le terrain (loué ou acquis), vient le recrutement de l’exploitant. Pendant le processus de sélection, la parcelle est équipée de deux serres, le système d’irrigation est installé et un bâtiment technique érigé. Le délai d’installation est réduit à son minimum, “en moyenne, 6 mois entre l’identification du foncier et l’installation de l’exploitant”, assure la directrice générale. L’ensemble du processus est marqué par l’optimisation et l’agilité. Deux attitudes généralement attribuées à l’univers des start-up, ici appliquées dans le monde agricole.

Un système optimisé et économiquement viable

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Le même modèle est ainsi dupliqué sur quatre exploitations du territoire : deux à Lescar, une à Meillon et une à Rontignon. “Sans cela, nous n’aurions pas pu nous installer”, explique Lore.  “Avec ce système, l'investissement est minime puisque nous n’achetons pas le terrain et que les équipements sont déjà réalisés”, détaille son conjoint. Au-delà de l’aspect matériel, la coopérative accompagne les maraîchers au quotidien sur les aspects techniques mais aussi économiques.

La responsable de la Ceinture verte s’attache à recruter des personnalités. “Nous avons une vision entrepreneuriale et pour cette raison, nous ne sélectionnons que 10% des candidatures que nous recevons. Notre but est que les maraîchers puissent vivre le plus rapidement possible de leur métier”, souligne Mme Robert. Les premiers résultats sont encourageants. Les exploitations de Meillon et de Lescar ont largement dépassé les prévisionnels économiques, démontrant leur viabilité dès la première année d’activité. “On a peut-être trouvé le schéma qui fonctionne", se réjouit la responsable.

Quatre nouvelles fermes au printemps

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La coopérative compte 22 associés, dont des collectivités locales, le lycée agricole de Montardon, la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques… “Certains apportent des terrains, d’autres de l’argent”. Parmi ces derniers, figure la Région Nouvelle-Aquitaine dont l’engagement financier s’élève à 485 000€ de subventions à ce jour. Une synergie inscrite dans un mouvement écologique et économique qui verra quatre nouvelles fermes démarrer au printemps 2022 (à Sus et à Denguin), et quatre autres à l’automne. “Notre ambition est d’en ouvrir 10 par an”, précise Doris Robert.

D’ici là, Lore et Alexandre auront vu pousser leurs premières plantations. “Des radis, des salades, des épinards, que nous vendrons dès le mois d’avril”.  Afin de récolter des revenus de leur activité, quelques mois à peine après leurs débuts.