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Vue de la maison de santé d'Arudy
Temps de lecture 6 minutes
actualité

Une maison de santé, symbole de renouveau pour la vallée d’Ossau

territoire

Montagne béarnaise

Inaugurée en avril dernier, la maison de santé d’Arudy structure l’offre médicale sur la vallée d’Ossau. Son impact va bien au-delà de la santé, contribuant à l’attractivité d’un territoire en plein renouveau.

Publié le jeudi 10 novembre 2022
  • #Santé
  • #Politique contractuelle

Comme un témoin entre le passé et l’avenir, la maison de santé d’Arudy est bien plus qu’une offre médicale. Installé sur une ancienne friche, le bâtiment affiche clairement des ambitions pour le territoire, sans oublier ses racines. Ses lignes architecturales dessinées par l’architecte béarnais Arnaud Bidegain rappellent le passé industriel de la vallée d’Ossau. Dès l’entrée du complexe, une dentelle métallique rend hommage à l’ancienne usine Laprade, alors que des piliers de bois soulignent le poids historique des scieries sur le territoire. A l’intérieur, le sol est paré du gris clair de la pierre d’Arudy, que foulent les visiteurs pour rendre visite aux multiples professionnels occupant cet espace de 1350m2.

Vue de la maison de santé d'Arudy en Ossau

Anticiper pour éviter le désert médical

Si le bâtiment est inauguré au printemps 2022, les élus à l’origine du projet savaient depuis longtemps qu’il afficherait complet dès son ouverture. Car dès la genèse, le problème est pris par le bon bout. Encore mieux, il est résolu avant qu’il n’apparaisse. Au milieu des années 2010, le paysage médical était bon, « mais on voyait que les médecins avançaient en âge », se souvient Jean-Pierre Garrocq, vice-président de la communauté de communes de la Vallée d’Ossau (CCVO), en charge du social et de la santé. « Par ailleurs, on voyait ce qui se passait sur d’autres parties du département, et la peur du désert médical nous a poussés à anticiper », ajoute le retraité, par ailleurs maire de Sainte-Colome.

Des centaines de réunions

Pour préparer l’avenir médical du territoire, le projet de construction de la maison de santé apparaît en 2016. Dès le départ, il inclut les professionnels de santé dans son élaboration. « Ce sont des centaines de réunions qui ont été organisées pour mettre en place ce projet et convaincre les différentes parties », souligne Jean-Paul Casaubon, président de la CCVO. « Avec les professionnels, nous avons fait l’inventaire des besoins, puis nous avons réalisé un bâtiment dimensionné pour y répondre ».

Un projet de six années, représentant un budget de 2,7 millions d'euros, dont 57 % ont été financés par des subventions (500 000 € par la Nouvelle Aquitaine, 500 000 € par le département, et 500 000 € par l'État), et 43 % reste à la charge de la collectivité. « Mais ce coût est couvert par les loyers des 40 socio-professionnels occupant la maison de santé, ainsi le contribuable n’est pas sollicité », précise Jean-Paul Casaubon.

Une offre structurée pour renforcer l’attractivité

« Lorsqu’un médecin démarre son activité, il ne veut plus acheter du foncier ou une patientèle, encore moins en milieu rural », analyse l’élu local. La mise en place de loyers modérés explique aussi le succès immédiat. Dès le début, la maison de santé affiche complet et propose un éventail riche de professionnels. De la médecine générale à la sage-femme en passant par la kinésithérapie, l’orthoptie, le cabinet d’infirmières, les podologues ou encore un laboratoire d’analyses médicales. A cela s’ajoutent également des consultations à distance effectuées par le centre hospitalier des Pyrénées.

« Si l’offre existait déjà, un tel projet a permis de la structurer, de la moderniser et de la pérenniser. Cette offre globale permet aussi une circulation de l’information plus fluide entre les différents professionnels de santé, qui bénéficie à la population », estime Jean-Paul Casaubon. « Avoir ces professions sous le même toit permet un décloisonnement des activités et aboutit à une vision plus fine grâce aux échanges et aux partages effectués au quotidien entre les médecins, les kinésithérapeutes, les infirmières, le laboratoire d’analyses… »

La dynamique qui s'installe

Cette maison de santé renforce aussi l’attractivité d’un territoire qui revient de loin. Ici, le passé industriel a laissé des traces durant plusieurs décennies. « En quarante ans, nous avons perdu 2000 emplois industriels, mais depuis une dizaine d’années nous repartons sur une courbe ascendante », se réjouit Jean-Paul Casaubon. « Il y a une dynamique qui s’installe, la population repart à la hausse dans le bas de la vallée », poursuit-il. Un constat partagé par Jean-Pierre Garrocq. Chaque semaine, sa mairie de Sainte-Colome reçoit des appels de personnes intéressées pour s’installer sur le territoire. « Les trois questions qui sont posées par les gens concernent la proximité des écoles et commerces, l’équipement numérique et l’offre de santé ».

Désormais, la vallée d’Ossau possède les trois critères recherchés et ne compte pas s'arrêter là. « En l’espace de 6 ans, ce ne sont pas moins de 22 millions d'euros de construction qui sont investis avec à venir une maison de retraite, une crèche, un centre de loisirs ou encore une école de musique ». Autant d’équipements pour renforcer l’attractivité d’un territoire en plein renouveau, porté par une dynamique ouverte et résolument positive.